HAEC insunt in hoc libro; qui decimusseptimus est selectarum de agricultura praeceptionum, et continet descriptionem admissionis boum, et generationis eorundem, itemque educationis atque omnigenae curationis. | Ce livre, qui est le dix-septième des préceptes choisis sur l'agriculture , contient la description de l'appareillement des bovins et de leur reproduction , et même de l'élevage et de toutes sortes de soin. |
Cap. I. De bobus VACCAS triginta diebus antequam saliantur, cibo impleri non est permittendum, quanto enim magis gracilescent, tanto facilius semen concipient. |
Chapitre I. Les bovins Dans les trente jours qui précèdent l'appareillement , on doit pas permettre aux vaches de se borrer de nourriture , en effet plus elles maigrissent , plus facilement elles réussiront à concevoir. |
Cap. II. De bobus foeminis sive vaccis. VACCAE eligendae sunt bene compactae, corporibus oblongae, istae magnitudinis, probe cornutae, latae frontis, nigris oculis, maxillis contractis, simas, non gibbosas, explicatas nares habentes, cervicem longam et crassam, pectorosae, labris nigris, profundis lateribus, ac bene costatis, lato tergo, habentes umbilicum magnum, caudam praelongam et ad calcanea pertingentem, multum pilosam, brachiis crassis, cruribus rectis, solidis, crassis magis quam longis, quae non mutuo affrictu atteruntur, pedibus qui inter eundum non nimium dilatantur, ungulis non valde disparatis unguibus perfectis et aequalibus, pelle ad tactum leni, et non ut lignum indurata. Probant a colore optimae, eas quae sunt flavescentes, eas quoque quae nigra crura habent, ut generosas probant. Bonum igitur est ut his omnibus a natura sit vacca ornata, sin minus, quam plurimis. At vero boves etiam vocem bubulci agnoscunt, et vocati nominibus impositis intelligunt, divertunt quoque eo quo iubentur, iussaque faciunt pro arbitrio sui praefecti. |
Chapitre II. Les femelles bovines , même dites vaches Les vaches à choisir doivent être bien conformées , au corps allongé , et même large , cornes à la forme correcte , front large , yeux noirs , mâchoires qui joignent bien , nez camus , pas arqué , aux naseaux bien ouverts , au cou long et épais , au poitrail large , aux lèvres noires , thorax profond et aux côtes bien développées , postérieur ample , ventre grand , queue très longue , jusqu'à rejoindre les jarrets et au touffe très développé , membres antérieurs forts , pattes droites , solides , robustes plutôt que longues , qui ne s'usent pas pour le mutuel frottement , aux pieds pas mal distancés entre eux , sabots pas trop séparés , aux onglons solides et égalisés , à la peau lisse au toucher , et pas durcie comme le bois. On dit que les vaches meilleures sont celles jaunâtres , et même celles aux pattes noires , retenues de bonne race. Il est bien donc qu'une vache soit douée par la nature de toutes ces caractéristiques , ou au moins autant que possible. Certainement les bovins reconnaissent même la voix du bouvier , et comprennent leur nom lorsque on les appelle , et ils vont où on leur commande d'aller , et obéissent à la volonté de leur conducteur. |
Cap. III. De tauris. TAURI duobus ante admissuram mensibus, non sunt dimittendi ad communia pascua cum vaccis, verum imprendi sunt herba ac foeno, et si pabulum hoc non sufficiat, cicere aut ervo, aut ordeo macerato. Minores annis duo{o}bus non sunt idonei admissurae, sed neque seniores duodecim. Idem etiam vaccis intelligendum est. Secernendi autem sunt a foeminis per duorum mensium spatium, inducendique in greges armentorum, ut ipsorum alacritatem non impediamus. |
Chapitre III. Les taureaux Dans les deux mois qui précèdent les accouplements les taureaux ne doivent pas être envoyés au pâturage avec les vaches , mais par contre on donne de l'herbe et du foin , et si cela ne suffira pas , on donnera des pois chiches ou ers , ou bien de l'orge macéré. Ceux au-dessous des deux ans ne sont pas aptes à l'appareillement , mais même pas ceux au-delà des douze ans. Le même on doit retenir pour le vaches. En outre on doit séparer les taureaux des femelles pour une période de deux mois , et ensuite introduire-les dans le troupeau , pour n'entraver pas leur ardeur. |
Cap. IIII. Ut boves non fiant debiles. ERVUM maceratum tritum singulis mensibus in potu exhibe. Plagam boum curabis, malva sylvestri trita ac illita. |
Chapitre IIII. Pour que les bovins ne soient pas faibles On doit donner à boire de l'ers macéré moulu chaque mois. Soigneras les blessures des boeufs avec mauve sauvage broyée et étalée. |
Cap. V. De ammissura. TEMPUS admissurae idoneum est ver medium. Si vero vaccae tauros non admittunt, scillae medullam sive corculum, hoc est tenerrimas ipsius partes, et si ita dicere licet adipem, cum aqua terere oportet, et oblinere inde naturam vaccarum. Si vero tauri ad venerem sint seniores, cervi caudam urito et terito, vinoque subactam pudendo ac testibus tauri illinito, et statim stimulabitur. Hoc non solum in tauris, sed etiam in aliis animalibus, et in hominibus eveniet. Stimulum autem libidinis dissolvet oleum illitum. Herba quoque polyspermos et polygonos appellata, animalia faciet foecundiora. |
Chapitre V. L'appareillement La période propice pour l'appareillement est à moitié printemps. Si cependant le vaches n'acceptent pas le taureau , on doit broyer avec de l'eau la moelle ou coeur de la scille , c'est-à-dire la partie la plus tendre de telle plante , la crème , s'il m'est permis de dire ainsi , et ensuite étaler-le sur la nature des vaches. Si par contre les taureaux sont un peu vieux pour l'appareillement , une queue de cerf brûlée et moulue et trempée de vin , on étale sur le sexe et sur les testicules du taureau , et vite ça stimulera. Ceci n'arrive pas seulement aux taureaux , mais même aux autres animaux , et aux hommes. Par contre le stimule de la luxure se dissout en étalant de l'huile. L'herbe appelée polispermia ou polygone , rend les animaux plus féconds. |
Cap. VI. De cognitione partus bovis qui nascetur. QUI praenosse volunt an marem aut foeminam paritura sit bucula inita, hac observatione utantur, Si quidem enim in dextram partem taurus descenderit, partus masculus erit. Si in sinistram, foemina. Quod si tibi marem generari velis, tempore admissurae sinistrum testiculum admissario obligabis, Si foeminam, dextrum. Quidam vero naturale auxilium ad hanc rem moliuntur. Et si quidem marem sibi progenerari velint, borealis aeris constitutione existente initum appetere praeparant, Si contra foeminam, spirante austro. |
Chapitre VI. La prévision de quel veau naîtra Qui veut prévoir si la génisse fécondée vêlera un mâle ou une femelle , doit suivre cette règle : si après la saillie le taureau descendra du côté droit , le veau qui naîtra sera mâle. S'il descendra à gauche elle sera femelle. Et si tu veux engendrer des mâles , à l'époque de l'appareillement tu lieras le testicule gauche au reproducteur , le droit si tu voudras une femelle. Certains en vérité pour ce but se tournent à l'aide de la nature , et s'ils veulent engendrer des mâles , préparent le désir de l'appareillement pendant que souffle la tramontane. Si par contre ils veulent des femelles , ils le font lorsque il souffle le vent du midi. |
Cap. VII. De Oestro, quod Myopa Graeci, Latini Tabanus appellant. QUOD Myopes pungentes boves, ipsos ad insaniam adigunt, notum est. At vero non appropinquabunt ipsis, si quis lauri baccas tundat et in aqua coquat, conspergatque inde locum in quo {pascuntnr}<pascuntur>. Fugient enim Myopes ob naturalem quandam contrarietatem. Si vero iam percussi sint ab oestro boves, cerussam ex aqua ipsis oblinunt. |
Chapitre VII. L'Oestre , que les Grecs appellent Myopa , et
les Latins Taon On sait que , lorsque les taons piquent les bovins , les poussent presque à la folie. Cependant ils ne s'approcheront pas si on écrasera un peu de baies de laurier et on les cuira en eau , et ensuite on les épandra dans le lieu dans lequel ils pâturent. En effet les taons les répugnent pour une certaine naturelle aversion. Si par contre les bovins ont été déjà piqués par le taon , on étale de la céruse diluée avec de l'eau. |
Cap. VIII. De vitulorum nutritione. LACTANTES boves cytiso aut medica nutriemus. Sic enim connutritae plus lactis habebunt. Caeterum vituli ipsi duorum annorum castrandi sunt. Nam serius castrari non est commodum. Vulnera ipsa cinere et argenti spuma inspergantur. Post triduum vero pice liquida et cinere modico oleo ammixto integantur. |
Chapitre VIII. La nutrition des veaux Les vaches allaitantes doivent être nourries avec genêts ou luzerne. En effet si elles seront nourries ainsi , elles auront plus de lait. Pour le reste , les veaux doivent être châtrés à l'âge de deux ans. En effet les châtrer plus tards n'est pas opportun. Les blessures de la castration doivent être étalées avec cendre et litharge. Après trois jours ensuite elles doivent être couvertes avec poix liquide et cendre mélangées à une petite quantité d'huile. |
Cap. IX. Ut boves laborantes non lassentur. OLEO et terebinthina coctis cornua illinito. |
Chapitre IX. Pour que les bufs de travail ne se fatiguent
pas Il faut graisser les cornes avec huile et térébenthine cuits. |
Cap. X. A qua aetate incipienda admissura boum. INIRE oportet non minorem duobus annis, ut triennes pariant. Melius autem pariunt quadrimae. Parit vacca ut plurimum ad annos usque decem. Tauri vero a trimatu vigorosi sunt tempus admissurae quadrupedum a delphini exortu, hoc est circa Iunii mensis principium, usque ad dies X:L: Gestat in utero vacca mensibus decem. Caeterum steriles et imbecilles, et aetate provectiores, ex armentorum grege eliciendae sunt. Inutilis est enim diligentia quae circa inutilia adhibetur. |
Chapitre X. De quel âge on doit commencer l'appareillement
des bovins Il faut pas faire accoupler les vaches avant l'âge de deux ans , de sorte qu'elles vêlent à trois ans , mais s'ils le font à quatre ans il est encore mieux. La vache met bas pour plusieurs ans , même jusqu'au dixième. Les taureaux sont prêts pour la monte dès troisième an et l'époque des appareillements des quadrupèdes va du lever de la constellation du Dauphin , c'est-à-dire environ au debut du mois de juin , jusqu'au quarantième jour. La vache a une grossesse de dix mois. Pour le reste celles stériles ou faibles , pour leur grand âge , doivent être écartées du troupeau : en effet ils sont inutiles les soins pour qui n'est pas employé en choses utiles. |
Cap. XI: Ut boves a muscis non infestentur. LAURI fructum tenuissime tritum et ex oleo coctum, bobus illinito, aut ex saliva propria ipsorum boum eos inungito. Tauri illito naribus rosaceo, tenebris offusis vertiginosi fiunt. |
Chapitre XI. Pour que les boeufs ne soient pas infestés
par les mouches Les fruits du laurier broyés très fins et cuits dans l'huile , on étalent sur les bovins , ou on les étale avec leur même salive. Les taureaux auxquels on étale sur les naseaux de l'huile de roses , lorsque la nuit tombe souffrent de vertiges. |
Cap. {VII} <XII.>. Ut boves pingues facias. BO{O}VES pingues facies, si redeuntibus a pascuis prima die brassicam concisam, et acri aceto maceratam obieceris deinde paleis excussas, et furfuribus triticeis mixtas, ad dies quinque. Sexta autem ordei moliti heminas quatuor, et sex sequentibus diebus paulatim, alimentum auxeris. Et hyeme quidem circa gallicinii horam nutries, deinde circa diluculum, quando et potum dabis. Reliquum alimenti circa vesperam, Aestate autem primum pabulum sub diluculum, secundum ad meridiem offerse, deinde potum exhibebis, et sic tertium pabulum circa horam nonam dabis, et rursus {potun} <potum> hyeme quidem aquam calidiorem, aestate autem tepidam. At vero ora ipsorum urina colluunt incumbentes pituitam extrahentes, et linguam a vermibus purgantes volsella exemptis. Pascuntur enim vermes in linguis ipsorum, quas deinde sale confricant. Sed et stramenti ipsorum curam habere oportet. |
Chapitre {VII} <XII.>. Comment engraisser les boeufs Rendras gras les boeufs , si au retour du pâturage le premier jour leur donneras des choux en morceaux , macérés avec vinaigre fort et ensuite de la paille passée au crible et mélangée avec son de blé , pour cinq jours. Le sixième jour leur donneras quatre hémines (1 litre) d'orge moulu , et pour les six jours suivants à peu à peu augmenteras la nourriture. Et certainement en hiver affourrageras au chant du coq , ensuite vers l'aube , lorsque donneras même l'abreuvement. Donneras le reste de la ration vers soir. En été d'ailleurs le premier affourragement doit être donné à l'aube , la deuxième à midi , ensuite on abreuve , et ainsi le troisième affourragement le donneras en début d'après-midi , et d'autre part en hiver leur donneras à boire plutôt de l'eau chaude , en été par contre la donneras tiède. Et pendant qu'ils sont couchés rince-les la bouche à leur même urine , pour enlever le catarrhe , et nettoye la langue des vers en les arrachant avec une pincette. En effet dans leur langue ils croissent des vers , qu'on doit frotter avec du sel. Mais il faut même soigner leur litière. |
Cap. XIII. De medela boum, et ut ne ossa devorent. AD praesepia neque gallinae, neque sues accedant. {Utrorunque} <utrorumque> enim fimus si edatur, animal laedit. Non devorabit ossiculum bos, si lupi caudam in presepe suspenderis. |
Chapitre XIII. Le remède pour que les bovins ne mangent
pas les os Aux râteliers ils ne doivent pas s'approcher des poules et des cochons. En effet les excréments de tous les deux rendent malades les bovins s'ils les mangent. Les bovins ne mangeront pas d'os , si tu accrocheras au râtelier une queue de loup. |
Cap. XIIII. De ignoto morbo. ANIMALIUM affectus et morbi fere omnes obscuri sunt. Quomodo enim quis discat? aut a quo percunctetur affectum qui est intra animal? Si igitur silphium tusum cum vino meraco nigro in nares infuderis, omnem ignotum morbum curabis. Democritus consulti incipiente vere, in potum boum ad quatuor et decem dies, scillae et rhamni radices iniicere. Si vero manifestum morbum aegrotet bos, sic medeberi. Salviam ex montana regione, et marrubium, in potu quem hausturi sunt macerato pari dierum numero, eoque exhibito curabuntur. Hoc autem non bobus solum, sed et alio pecori prodest. Quin et sal pabulo ammixtus valde iuvat. Optima vero et saluberrima est amurca cum aqu paulatim exhibita, prodest et medica herba. |
Chapitre XIIII. La maladie inconnue Les maladie des animaux sont presque toutes obscures. Comment en effet pouvons-nous les connaître ? Et où peut-on s'informer sur le mal qu'est dans l'animal ? Si par contre on leur versera dans les naseaux du silphium broyé avec vin rouge pur , on soignera toutes maladies inconnues. Démocrite conseille de donner à boire aux bovins au debut du printemps , au quatrième et au dixième jour , des racines de scille et nerpruns. Si par contre le bovin tombe malade d'une maladie connue , tu le soigneras ainsi. Sauge de montagne et marrube , macérés dans une buvée , donné à boire pour un nombre pair de jours , le soigneront. Ceci ensuite fait du bien pas seulement aux bovins , mais même à l'autre bétail. Mais même du sel ajouté au fourrage fait beaucoup de bien. Il est vraiment excellent et très salutaire le dépôt de l'huile donnée à peu à peu avec de l'eau , et il vaut bien même la luzerne. |
Cap. XV. De capitis dolore. DOLOREM capitis bovis prius conoscere oportet. Quando igitur dimissis auribus non comedit, capitis dolor adest. Lingua igitur ipsorum thymo trito cum vino, et alio, et sale tenui confricentur. Ptisana etiam cruda vino diluta prodest. Quin et lauri foliis manus plenae mensura acceptis, et in os immissis, aut mali punici putaminibus medeberis. Et myrrha magnitudine fabae in duabus vini heminis diluta, et per nares infusa curabis |
Chapitre XV. Le mal de tête Le mal de tête doit tout d'abord reconnu. Lorsque donc le bovin tient les oreilles baissés et il ne mange pas , ça signifie qu'il a mal de tête. Il faut alors frotter sa langue avec du thym broyé avec vin , ail et sel fin. Il vaut même une tisane d'orge cru diluée avec vin. Au contraire tu le soigneras même en prenant une poignée de feuilles de laurier , et en lui la mettant dans la bouche , ou avec écorce de grenade. Et un morceau de myrrhe à la mesure d'une fève dilué en deux hémine de vin (0,5 litres) , et fait ingérer par les naseaux , fera du bien. |
Cap. XVI. De profluvio alvi. RHAMNI folia contusa, et bitumine intecta, edere dato. Alii mali punicae folia tusa, et polenta obducta, in cibo exhibent. Alii farinae frumenti sive tritici torrefacti heminas duas, cum aquae mensura dimidia subactas exhibent. |
Chapitre XVI. La diarrhée On doit donner à manger des feuilles de nerpruns émiettées , et couvertes de bitume. Autres donnent comme nourriture des feuilles de grenadier émiettées et font avaler de bouillie d'orge. Autres donnent deux hémine (0,5 litres) de farine de blé ou bien froment grillé , triturés avec moitié mesure d'eau. |
Cap. XVII. De cura cruditatis. CRUDITAS bovis cognoscitur ex eo quod non edit, et frequenter eructat, membraque cum quadam torsione et spiritus impressione movet. Curabimus igitur ipsum calidae aquae potu, et brassicae in aceto maceratae fasciculo ad edendum oblato. Alii brassicae partes teneriores fervefaciunt ac terunt cum {olao} <oleo>, et per cornu in os infundunt, et aviculis instratum calfacientes ad deambulationem {deducuut} <deducunt>. Hoc non bobus tantum, sed etiam omni alio pecori auxiliatur. Alii oleae sylvestris folia aut aliarum arborum ramos teneros tundunt, et aquam affusum percolant, atque ita heminas sex inde per biduum infundunt. |
Chapitre XVII. Le soin de l'indigestion L'indigestion du bovin on la reconnaît du fait qui il ne mange pas , route souvent et bouge les membres avec une certaine torsion et en respirant avec essoufflement. Nous le soignerons alors en lui donnant à boire de l'eau chaude , et à manger un bouquet de pousses de navet macérées en vinaigre. Autres font bouillir les parties le plus tendres du chou , les broyent avec de l'huile , et les versent dans la bouche au moyen d'une corne , les réchauffent en les couvrant avec des plumes et les emmenent à marcher. Ce remède ne vaut pas seulement pour les bovins , mais même à chaque autre espèce de bétail. Autres émiettent des feuilles d'oléastre ou des rameaux tendres d'autres arbres , les mettent en infusion en eau et les filtrent , et ainsi en donnent ensuite à boire six hémines (1,5 litres) pour deux jours. |
Cap. XVIII. De bupresti. Quidam oleum bobus in nares infundunt. Alii caprifici grossos aqua macerant, ac dissolvunt, et similiter in nares infundunt. |
Chapitre XVIII. Les Buprestides (*) Quelques-uns versent de l'huile dans les naseaux du bovin. Autres macèrent en eau des figues sauvages pas mûrs , les dissolvent , et de la même manière les versent dans les naseaux. |
Cap. XIX. De tormine. QUI torminibus vexatur bos, in uno loco non persistit, neque cibum attingit, sed suspirat ac gemit. Modicum igitur alimentum ipsi obiiciendum est, et caro circa ungues perpurgenda, ut sanguis inde promanet. Quidam circa caudam aperiunt, ut sanguis effluat, et panniculo obligant. Alii cepas et salem simul puniunt: et coacta in sedem quam penitissime protrudunt, et ad cursum cogunt. Alii nitrum tusum per os ingerunt. |
Chapitre XIX. La colique Le boeuf avec la colique ne réussit pas à se tenir en place , ne prend même pas la nourriture , soupire et gémit. De toute façon il faut lui donner un peu de nourriture , et on doit nettoyer bien la chair autour des onglons , de façon que sorte du sang. Quelques-uns incisent la zone près de la queue , pour faire sortir le sang , et ensuite on-y mettent un bandage. Autres écrasent ensemble des oignons et du sel et , après les avoir placées sous la queue , le font pénétrer beaucoup à fond , et ensuite forcent le bovin à courir. Autres font avaler du salpêtre broyé. |
Cap. XX. De febriente bove. BOS febriens non admittit cibum, deorsum nutat, lacrymatur, sordes in oculis habet, circa oculos cavatur. Eum curant hoc modo. Ex opacis locis gramen capito, et lavato, eique edendum praebeto, aut vitis folia. In potu exhibeatur aqua quidem frigidissima, verum non sub dio, sed maxime loco umbroso, aures vero et nares spongia aqua imbuta detergeantur. Quidam cauterio faciem ipsius perurunt, et partes sub oculis itidem, easque spongia urina veteri calida imbuta bis per diem confricant, donec crustae excidant, et vulnera cicatricem recipiant. Lancinantur etiam aures ut sanguis effluat. Quidam pollentam vino subigunt, et edendam praebent, alii muria dissolvunt, et aviculis concalefaciunt. Alii cytisum praebent cum vino. Id quod non bobus tantum, sed et alio pecori auxiliare est. |
Chapitre XX. Le bovin avec la fièvre Le boeuf avec la fièvre ne prend pas de nourriture , tient la tête baissée , larmoie , a les yeux chassieux et enfoncés. Le traitement est celui-ci : en avant ramassée de l'herbe en lieux ombragés , on la lave et on la donne comme fourrage , ou en alternative on donne des feuilles de vigne. Donnez à boire de l'eau tres froide , mais pas sous les soleil , mais plutôt dans un lieu ombragé , et on nettoie les oreilles et les naseaux avec une éponge trempée dans l'eau. Quelqu'un brûle des cautérisations sur la face et sous les yeux , et les frotte deux fois par jour avec une éponge trempée d'urine vieille chaude , jusqu'à ce que les croûtes tombent , et les blessures se cicatrisent. On piquent même les oreilles et on fait sortir le sang. Quelques-uns trempent de vin de la bouillie d'orge , et la donnent à manger , autres rincent avec saumure , et chauffent beaucoup avec des plumes. Autres donnent à boire du genêt avec vin. Ceci n'aide pas seulement les bovins, mais même le reste du bétail. |
Cap. XXI. De tussiente. ORDEUM melitum maceratum, et palearum tenerrimas partes repurgatas, et ervi moliti heminas tres, in tres partes divisas, singulatim edendas praebeto. Quidam artemisiam herbam tritam ac dilutae aqua exprimunt, et ante pabulum ad dies VII. infundunt. |
Chapitre XXI. Le bovin avec la toux On macère de l'orge avec miel , on sépare les parties plus tendres des pailles et on donnent à manger séparément trois hémines (0,750 litres) d'ers moulu , partagées en trois parties. Quelques-uns pressent de l'armoise broyée et diluée en eau , et l'épandent sur le fourrage après sept jours. |
Cap. XXII. De suppuratis. SI ulcus suppuratum collegerit bos, urina bovis veteri calida ipsum purgare ac eluere oportet, et lanis extergere. Deinde emplastro ex sale tenui ac pice liquida imponere. |
Chapitre XXII. La suppuration Si le bovin contractera une plaie purulente , il faudra la nettoyer en la rinçant avec urine vieille chaude du même animal , et sécher avec un chiffon de laine. Ensuite on doit mettre un emplâtre de sel fin et poix liquide. |
Cap. XXIII. De claudicatione. SI ob praefrigeratam partem bos claudicet, pedem lavare oportet, et affectam partem scalpello aperire et urina vetere fovere, deinde salem inspergere, et spongia aut panniculo extergere, postea adipem caprinum aut bubulum, ad ferrum calidum affrictum dolenti parti instillare. Si ex calcata spina aut eiusmodi quopiam claudicaverit, alia quidem similiter facienda sunt, Verum cera cum oleo vetere, et melle, ervique farina colliquata, ad ficus aut mala punica tusa ammixta imponatur, et panniculo integatur, obligeturque diligenter, ut nihil temere subeat, donec stare potuerit. Sic enim sanus evadet. Tertia autem die resolve, eademque adhibe. Si vero ob influentis materiae impetum claudicarti, pars ipsa cum oleo et passo cocto calfiat, deinde cruda ordacea farina calida imponatur. Quum vero matura facta fuerit et mollis, dividatur, ac eluatur, elotae autem parti divisae lilii folia aut scilla cum sale, aut polygonum aut marrubium tusum imponatur. |
Chapitre XXIII. La boiterie Si , par un pied congelé , le bovin boite , on doit laver la partie , avec un canif ouvrir la zone frappée et panser avec urine vieille , ensuite parsemer de sel et déterger avec une éponge ou une crème , puis égoutter sur la partie malade du gras caprin ou bovin frotté sur un fer chaud. S'il boite pour avoir écrasé une épine ou parce qu'il a quelque chose de semblable planté de quelque partie , on fait des autres choses de la même façon. On y met de la cire avec huile vieux , miel et farine d'ers détrempée , mixte avec des figues ou grenades écrasés , on couvre avec un chiffon et on bande avec soin , de sorte que rien ne puisse entrer par hasard , jusqu'à ce que il ne puisse se tenir debout. Ainsi il guerira. Puis le troisième jour on ôte le bandage et on le remet renversé. Si par contre il boite pour le flux de pus que sort , on chauffe la partie avec de l'huile et vin de paille cuit , ensuite on met de la farine d'orge chaude sur les pattes. Lorsque ensuite elle est mûre et assouplie , on la ôte , on la rince , et on y mettent des feuilles de lis lavées et taillées en pièces ou de la scille avec du sel , ou de la renouée ou marrube écrasé. |
Cap. XXIIII. De scabie. SCABIEM et eruptiones urina bubula veteri et butyro quidam oblinentes: Alii resinam, aut picem liquidam, cum vino cataplasmatis modo imponunt, et sic ipsos sanant. |
Chapitre XXIIII. La gale Sur la gale et les éruptions de la peau on étale de l'urine bovine vieille et un peu de beurre. Autres font des emplâtres avec résine ou poix liquide et du vin , et ainsi ils les guerissent. |
Cap. XXV. De bile. BOUM crura usque ad ungulam perurantur, et lavacro calido assidue calefiant, et aviculis instratis contegatur. |
Chapitre XXV. La jaunisse Les pattes des bovins doivent être brûlées jusqu'aux onglons , chauffées fréquentement avec un bain chaud , et couvertes avec une couche de plumes. |
Cap. XXVI. De perfrigeratione. VINUM nigrum excolatum ipsis infundatur. |
Chapitre XXVI. Le rhume On fait boire du vin rouge filtré. |
Cap. XXVII. De vermibus. Aqua frigida quidam irrorant ulcera, et sic enecant vermes. |
Chapitre XXVII. Les vers Quelques-uns épandent de l'eau froide sur la plaie , et ainsi ils tuent les vers. |
Cap. XXVIII. De appetente vitiosum pabulum. PABULUM ex amurca sufficiente respergatur, et oleo ac rasina sive terebinthina, aequalibus portionibus permixtis, cornua ipsarum usque ad radicem illinito. |
Chapitre XXVIII. Pour rendre agréable un fourrage défectueux On pareme le fourrage avec suffisant dépôt de l'huile , et on les graisse les cornes jusqu'à la racine avec huile et résine ou bien térébenthine , mélangés en parts égales. |
Cap. XXIX. De pediculosi. BOVEM supinum deiicere ac persternere oportet et capite sursum spectante, linguam contemplari an bullas habeat. Has aut ferramentis acutis et ignitis inurere oportet, deinde sylvestris oleae foliis contusis cum sale, ulcera illinere, aut sale tenui cum oleo, aut butyro cum sale. Aut cucumeris sylvestris arisi radix contusa, simul cum ficibus ad edendum praebeatur. Aut polentae heminae duae, et farina frumenti torrefacti tantundem, vino madefacta exhibeantur. |
Chapitre XXIX. Le boeuf avec les vers On fait étendre et allonger sur le dos le bovin , et pendant qu'il a la tête tournée vers l'haut on observe s'il ait des boutons sur la langue. Le cas échéant, celles-ci doivent être brûlées avec des outils pointus de fer rouge , ensuite on étalent les plaies avec des feuilles d'oléastre broyées avec du sel , ou avec du sel fin et huile , ou bien avec beurre et sel. Ou bien on donne à manger de la racine sèche écrasée de concombre sauvage avec des figues. Ou bien on donnent deux hémines (0,5 litres) de bouillie d'orge , et autant de farine de blé grillée , trempée dans le vin. |