Medoro nacquit à
Sgurgola (province de
Frosinone) le 10 janvier 1892 , dans la maison de ses parents
à via del Calvario , troisième des sept fils de Camillo
Pallone
, forgeron de 34 ans d'une famille originaire de Morolo (encore
en province de Frosinone) et de Lorenza Posta , ménagère de 25
ans , fille du notaire Raffaele et de Maria Perfetti. Lorenza
était restée orpheline de père à 6
ans et de mère à 8 ans , et avait crû sous
la tutelle de son oncle don Domenico Posta , de la noble famille
des comtes Posta de la Posta de Sgurgola.
Camillo était socialiste , portait la cravatte à
la Lavalliére , son père Francesco était
mort en prison parce qu'il avait donné un coup de poing
à un carabinier. Camillo était forgeron , comme
son père et son frère Antonio ; il avait même
une soeur , Candida , mariée dans un autre pays de la Ciociaria
(la region de Frosinone et Sgurgola).
Les enfants de Lorenza et Camillo étaient: Maria (1888), Ennio (1889), Medoro (1892),
Guido (1893), Quirino
(1894), Alberto (1897) (voir
ma page
web
à son sujet) et Gustavo (1899). Tous les fils se formèrent
dans l'atelier de leur père, où ils apprirent les
rudiments du métier, mais seul Guido devint forgeron comme
son père. Tous les fils avaient étudié la
musique et jouaient dans l'orchestre du village ; Medoro jouait
de la clarinette.
Enfance
et adolescence
Le nom Medoro n'existe qu'en italien et est de toute façon
plutôt inhabituel même en Italie : c'est le nom d'un
personnage d'Orlando Furioso de Ludovico Ariosto, repris plus
tard dans d'autres uvres littéraires et dans l'art
figuratif.
Medoro fréquentait les écoles elémentaires
à Sgurgola , son maître était un prêtre
très cultivé et energique , qui stimula son intélligence
et lui donna une préparation scolastique trés avancée
, presque adéquate à l'école secondaire.
Le prêtre poussait parce que Medoro entrât en séminaire
, pour poursuivre les études , vu qu'il était intelligent
et vif ; il chercha à convaincre le père , en expliquant
qu'il ne devait pas nécessairement se faire prêtre
, mais Camillo n'accordait pas la permission , heureusement pour
tous les descendants.
Medoro à 16 ans (en 1908) allait à Rome
pour se préparer à devenir mécanicien des
Chemins de fer , en faisant apprentissage dans les usines Tabanelli
de via Prenestina et en fréquentant l'école du soir.
À Rome il habitait prés de son oncle Gerolamo Posta
( dit "Mommo" ) , le frère de sa mère
Lorenza et , en plus de préparer le "chef d'oeuvre"
, une épreuve pratique pour devenir mécanicien ,
il lisait et allait à l'Opéra. À Rome il
y avait même son frère aîné Ennio , qui réussit
à devenir machiniste , mais , étant anarchiste ,
il fut banni des chemins de fer et a dû gagner sa vie comme
chauffeur de taxi. Un autre frère, Quirino, fut embauché
comme machiniste, mais étant politiquement suspect, il
fut continuement trasféré en plusieurs provinces
d'Italie.
Service
militaire et guerre
Medoro ne put pas devenir mécanicien parce qu'en 1912 ,
à l'âge de vingt ans , il fut forcé à
partir pour le service militaire. Il était assigné
aux grenadiers , mais la fête d'adieu avant de partir lui
fit rejoindre son détachement avec un jour de retard et
, pour punition , il fut détourné au 1er régiment
de l'Artillerie
de campagne lourde
, à Alessandria et ensuite à Casale Monferrato (province d'Alessandria)
, et ça probablement lui sauva la vie , vu que dans l'imminente
guerre mondiale les grenadiers eurent beaucoup plus pertes que
l'artillerie. De Casale Monferrato Medoro se rappellait du grand
froid pendant les gardes.
Lorsque
Medoro était en train de compléter les trois ans
de obligations militaires , éclata la première guerre
mondiale et il fut destiné au front , où il arriva avec le
grade de sergent.
Medoro combattit sur le haut plateau d'Asiago (entre autre à
Luserna) , sur le fleuve Piave , sur le col du Montello , à
Vittorio Veneto , il participa à la prise de Gorizia et à la
défaite de Caporetto : de cette dernière il parlait
comme d'une trahison des généraux.
Dans son feuille
matricule
on lit qu'il obtint un éloge solennel : "Il montrait
louable courage en déterrant ensemble à autres soldats
et sous l'intense feu de l'Artillerie ennemie , trois de ses compagnons
qu'eurent été couverts par les ruines produites
par l'éclat d'une grenade de 240 - Gorizia 17-5-1917 -
Ord. Berm. N°249 - Concédée la croix du mérite
de guerre , avec détermination du 13° Corps d'Armée
, le 2-7-1918".
Pendant la guerre il avait comme équipement une jument
très sensible qui lui sauva la vie plusieurs fois : un
jour ils devaient passer un fleuve , mais la jument se refusa
et , peu de temps après , le lieu où ils auraient
dû traverser fut rejoint par une grande quantité
de bombes.
L'après-guerre
et l'antifascisme
À la fin de la guerre , congédié avec le
degré de adjudant , il retourna à Sgurgola humilié
et traumatisé , décidé à ne pas voir
jamais plus de guerres ; entama à se manifester le mouvement
fasciste , qui Medoro initialement vit avec curiosité ,
ensuite il se rendit compte des abus des fascistes contre les
travailleurs et contre les opposants , et donc il commenca à
fréquenter des antifascistes de Sgurgola qui vivaient à
Rome (entre les autres les frères Pompi) , et devint antifasciste
Les conditions
difficiles après la Première Guerre mondiale et
l'exemple de la Révolution soviétique de 1917 créa
un mouvement politique de révolte, mené par les
communistes, les socialistes et les anarchistes, qui procéda
à des occupations d'usines et de terres, en particulier
celles de grands propriétaires terriens, dont l'Église
catholique.
L'historien anglais Eric J. Hobsbawm écrivit à propos
du mouvement d'occupation des terres en 1919 : « Ainsi,
le mouvement du Latium déclencha une vague d'invasions
de terres à l'échelle nationale en 1919, et affirmait
" défendre la terre sur laquelle ils [les paysans]
réclamaient des droits contre les usurpateurs"».
Le journal du Vatican, L'Osservatore Romano, cité par Del
Carria, écrivit : « Des caravanes improvisées
de paysans, de gens des villages de la province se rendaient au
petit jour, avec musique et drapeaux, dans les grands domaines
du territoire et décrétèrent sans délai
leur occupation, avec l'apposition de signaux déterminant
les limites des terres occupées ».
En 1920, les socialistes conquirent 30 administrations municipales
dans la province de Frosinone, dont Sgurgola, et en 1923 la section
du PSI de Sgurgola passa en bloc au Parti communiste d'Italie.
La même année, Medoro reçut le poste de correspondant à Sgurgola
du journal romain "Il Mondo" fondé par Giovanni
Amendola et fermé par les fascistes en 1926. Un rapport
de 1927 de la préfecture de Frosinone montre qu'«à
l'époque du meurtre de Matteotti (NdA : 1924), il
écrivit des articles sur le journal "Il Paese"».
Le 6 avril 1924, le Parti Communiste d'Italie atteignit 20% aux
élections.
Il ouvrit une épicerie dans la rue principale de Sgurgola
et, le 29 janvier 1925, il épousa Adele, dite Adelina ,
de dix-neuf ans , fille de petits propriétaires terriens
de Sgurgola. La couple alla vivre dans une maison de propriété
des grands-parents Pallone sur la place du Muraglione (place de
l'Arringo) , que Medoro restructura en l'élevant d'un étage.
De la couple nacquirent quatre filles : Maria Gabriella , Vezia
, Ena et , plusieurs années plus tard , Maria Raffaella.
Pour sa partecipation au mouvement communiste il fut "rétrogradé
du grade de Adjudant pour publiques manifestations d'opinions
, de propagande ou menées subversives et de partecipation
directe ou indirecte à association ou manifestations hostiles
aux institutions fondamentales de l'état avec Décret
Royal du 27 novembre 1925" comme on lit dans son feuille
matricule.
Medoro rendit evident son choix antifasciste lorsque il n'alla
pas voter au plébiscite de 1929 caractérisé
par la liste unique , en se refusant même de voter bulletin
blanc. Il cherchait à éviter accrochages avec les
fascistes , mais un jour un défilé fasciste passa
sur l'avenue principale , et le surprit devant son magasin avec
son chapeau sur la tête ; lorsque un fasciste lui intimait
l'ordre : "bas le chapeau" il resta les bras
croisés et s'enleva pas le chapeau , le fasciste n'eut
pas le courage de l'attaquer.
L'activité
d'éleveur
Medoro fut bientôt forcé à fermer son magasin
parce que , étant antifasciste , il fut surchargé
de taxes , en outre il ne pouvait faire aucun autre travail parce
qu'il n'avait pas la carte du parti fasciste ; donc il commenca
à se dédier à l'apiculture rationnelle , en s'ajournant
avec les textes techniques les plus modernes et en se réapprovisionnant
des meilleurs et plus modernes équipements (par exemple
commandait à une firme de Turin les ruches Dadant-Blatt ).
Son activité voyait le scepticisme des villageois qui pratiquaient
une apiculture primitive , avec la destruction des ruches à
chaque démiellage et qui pensaient qu'on pouvait pas gagner
avec "la merde des guêpes".
Les ruches
étaient rangées soit dans la plane du fleuve Sacco
, à Villa
Magna
, où se trouvent les restes d'une villa impérale
, soit dans des autres pays de la zone , par exemple à
Anagni , prés de la gare , et à Isola Liri. Il élevait
même des reines des abeilles dans le potager de chez ses
parents , à via del Calvario à Sgurgola , où
il planta des plantes officinales et arbres fruitiers à
côté d'une allée , pour fournir du pollen
aux abeilles.
Il acquit une voiture et , associé avec son cousin Elia
, roulait dans la région pour visiter les ruchers (pour
contrôler la condition des ruches , fournir l'alimentation
de secours et démieller). Il vendait le miel aux firmes
Tassi et à Ambrosia. Dans les années meilleures
il produisait même trente quintaux de miel , avec des bons
gains , que les fascistes attribuaient à l'"or russe".
Medoro élevait même des poulets et des poules pondeuses
aux Capuani , sous via del Calvario , toujours avec méthodes
rationnelles d'élevage , et d'équipements modernes
, comme la couveuse artificielle ; sur le même terrain il
élevait même des porcs , de race Perousine , qui
ensuite Adele transformait por faire des produit de charcuterie.
Les persécutions
e l'assignement
Pour son activité et ses idées antifascistes il
était périodiquement arrêté avec des
prétextes en occasion de fêtes nationales ou du passage
du roi ou du duce dans les alentours ; il était enfermé
en chambre de sûreté , à Sgurgola ou à
Anagni , Frosinone , Piglio et Acuto , avec des détenus
communs , en conditions hygiéniques precaries , et au milieu
de parasites.
Par exemple , à l'occasion du mariage du 8 de janvier 1930
entre le prince Humbert de Savoie ( le futur roi Humbert II )
et de la princesse Marie-José de Belgique, Medoro «
en étant inclus dans la liste des personnes dangereuses
en ligne politique à arrêter en certaines circonstances
» ( voir la version de 1932 de la liste )
fut arrêté le 28 décembre 1929 pour des mesures
« à l'occasion des Augustes Noces »
et relâché le 11 Janvier 1930.
D'habitude ils le libéraient après deux ou trois
jours , mais il devait toujours être sur ses gardes ; souvent
il était reclus même à Regina Coeli , la prison
de Rome , où les nombreux détenus communistes avaient
organisé un'école de politique , et où il
connut beaucoup de dirigeants du Parti Communiste d'Italie (PCd'I).
Dans la prison romaine les conditions de détention pour
Medoro étaient moins pire que dans les prisons de province
, les détenus politiques formaient un groupe et les geôliers
les respectaient , même si de toute façon Medoro
ne les aimait pas. La police fasciste reconnaissait que Medoro
" n' est pas accro à la drogue , aux femmes , au
jeu , à la débauche , et cætera "
et que " il n' a pas souffert de maladies physiques et
mentales ".
L'activité politique de Medoro était basée
sur la tentative de reconstituer le Parti Communiste , pour ceci
il rencontrait beaucoup de personnes ; un jour un de ceux-ci ,
un homme de Sgurgola trasféré à Rome , le
trahit et l'accusa , non seulement d'activités subversives
, mais aussi de projeter un attentat à la dynamite contre
la fabrique de bombes BPD (Bombrini Parodi Delfino) de Colleferro
(province de Rome) ; la délation provoqua l'arrêt
de trente personnes.
Medoro fut poursuivi en justice par un tribunal spécial
, devant lequel l'espion retraita et fut puni par les fascistes
qui le frappèrent sous les pieds avec des sachets pleins
de sable , pour ne laisser pas de traces.
Malgré la rétractation du dèlateur , Medoro
fut de toute façon condamné , le 19 février 1938 ,
à un an de relégation à San Nicola , dans
l'archipel des Tremiti , où il trouva beaucoup d'autres
antifascistes exilés qui , à peine il arrivait ,
savaient tout d'lui et , en connaissant ses capacités ,
le nommèrent chef de la cantine.
À San Nicola les exilés dormaient dans une chambrée
, ils buvaient eau déchargé d'un bateau citerne
, et disposaient d'un petit per diem (nommé "mazzetta")
pour acheter les aliments et les cigarettes ; sur l'île
on ne trouvait pas de legumes et la viande était de très
mauvaise qualité , donc Medoro , pour varier la diète
et pour économiser , commenca à acheter chez les
pêcheurs des dentes , qui passaient en bancs très
nombreux prés de la côte.
Pendant la peine Medoro et son frère Guido (ils étaient
arrêtés toujours ensemble) tournèrent de San
Nicola avec une permission parce que leur père Camillo
avait eu un ictus.
À l'arrivée à Sgurgola , très amaigris
et noircis par le soleil , les deux frères furent menés
par les carabiniers à travers le pays , avec une cohorte
d'enfants qui fêtaient la nouveauté. Les deux frères
devaient dormir ensemble chez les beaux-parents Corsi , avec deux
carabiniers d'escorte qui dormaient dans la chambre à côté.
Au jour ils pouvaient aller chez leur famille , à via del
Calvario , toujours accompagnés par des carabiniers , et
la ils pouvaient rencontrer leurs parents.
Les beaux-parents de Medoro , Giuseppe et Domenica Corsi ( même
en ayant le même nom de famille ils n'étaient pas
apparentés : le nom de famille Corsi est encore très
commun à Sgurgola ) même en étant pas ouvertement
anti-fascistes , ils n' aimaient pas de se soumettre aux abus
fascistes : quand on chercha d' imposer à Giuseppe de donner
" pour la patrie " la grille en fer devant leur maison
( dans l'actuelle via Amendola ) pour en réutiliser le
fer aux but de guerre , l' homme répondit par un véhément
refus.
Les parents de Medoro habitèrent à via del Calvario
jusqu'à la mort , Camillo mourut en 1941 , et jusqu'à
l'âge de 80 ans (plus ou moins la période de la condamnation
à la relégation de ses fils) il travailla dans son
atelier de forgeron , devant chez lui (aujourd'hui le numéro
19 de via del Calvario) , jusqu'à quand Medoro le convainquit
à cesser (Medoro appelait son père "tata"
, avec un ancien mot , précédent à l'adoption
du terme "papa").
À la fin de la permission Medoro et Guido tournèrent
aux Tremiti , et ensuite , à la fin de la peine , tournèrent
à Sgurgola. Après son retour il était en
liberté surveillée , et pour ça il ne pouvait
rencontrer plus que deux personnes , mais la plupart des villageois
évitait même de le saluer , même si ensuite
ils lui envoyaient dire de les excuser pour ça , en se
justifiant avec la peur de représailles pour eux et pour
leurs fils.
Même sa correspondance était ouverte et lue et ,
lorsque il écrivait à son frère Gustavo aux
Etats Unis , il employait un langage codé , en évitant
de nommer directement les personnes , mais en les définissant
comme le fils de ... , suivi par le du surnom en dialecte du père
ou de la mère.
Il subit des continuelles visites domiciliaires des carabiniers
, qui ne réussissaient pas à reconnaître des
livres subversifs qu'il possédait , et par contre séquestraient
des livres inoffensifs ou même de critique au communisme
, comme un livre sur les prisons soviétiques.
Les carabiniers , en occasion de contrôles et de perquisitions
, avaient d'habitude un comportement poli , mais l'adjudant du
poste des carabiniers de Sgurgola , en l'interrogant et en recevant
des réponses sarcastiques , définit dans un rapport
son comportement comme "cynique et répugnant",
ce qui n'est pas sans rappeler le "comportement hautain
et méprisant", termes utilisés par un préfet
pour définir le comportement de Sandro Pertini devant le
tribunal spécial du fascisme.
Sa fille Vezia , qui était enfante , après être
étée caressée par un carabinier , réagit
en lui disant : "tu , avec ton chapeau laid , t'as emmené
en prison mon père" (le carabinier mettait le
classique chapeau à barrette).
Seconde
Guerre mondiale
Le 10 juin 1940 l'Italie entra en guerre aux côtés
de l'Allemagne nazi , et contre le Royaume Uni et la France ,
et Medoro comprit que ça aurait été la fin
de Mussolini , puisque attaquer le Royaume Uni aurait tôt
ou tard impliqué les Etats Unis , avec leur énorme
potentiel belliqueux.
Pendant la guerre Medoro resta a Sgurgola et ne fut plus arrêté
, même si il courit un gros risque lorsque un fasciste de
Sgurgola alla chez l'officier de la Wermacht que commandait la
batterie de défense contre avions installée près
de la gare de Sgurgola , et lui délivra la liste des antifascistes
de Sgurgola , avec le nom de Medoro à la première
place , mais l'officier dechira la liste au nez du délateur.
Un jour il alla à Rome avec sa fille Gabriella pour lui
acheter une montre comme cadeau pour avoir obtenu le diplôme
d'institutrice ; sur le soir ils allèrent dîner chez
un restaurant à via dello Scalo di San Lorenzo , avec des
camarades communistes , entre lesquels Aurelio Caratelli (qui
avait été exilé en France) et Guido Pompi.
Après un ou deux jours , le 18 juillet 1943 , cette zone
fut détruite par le bombardement de San Lorenzo. Dans le
quartier on avaient les maisons des cheminots , et beaucoup d'eux
étaient de Sgurgola.
Sgurgola ne fut pas directement impliquée par les combats
, mais ses habitants voyaient et sentaient les coups de l'artillerie
lui passer au-dessus , assistèrent au passage des bombardiers
alliés , et virent tomber les avions de chasse abattus
(et contribuèrent à sauver des allemands les pilotes
alliés).
En outre les allemands executèrent des répétés
ratissages pour capturer des mâles habiles au travail pour
creuser les tranchées à Cassino , mais Medoro et
les membres de sa famille (ses frères Alberto et Ennio
et les fils de ce dernier, Spartaco et Camillo) réussirent
toujours à échapper , en fuyant dans la campagne
au-dessous du village et et ensuite en montant à la montagne
, après être passés sous l'église de
San Giovanni. Dans une occasion les allemands trouvèrent
à les recevoir Gabriella , qui les guida dans les chambres
de la maison ; les soldats trouvèrent les lits dèfaits
et demandèrent où étaient les hommes , à
la répons qu'ils étaient à la campagne à
travailler le chef commenta : "Italiens nichts travailler!
Seulement femmes travailler!". Medoro pendant tout ce
temps observait de la montagne la scène avec anxiété.
Les habitants de Sgurgola cachèrent de nombreux soldats
alliés, dont certains pilotes abattus, venus des États-Unis,
du Royaume-Uni, d'Afrique du Sud, de France et même deux
Russes, accueillis pour le déjeuner chez Medoro Pallone,
avec de sérieuses difficultés de communication.
Les soldats étaient hébergés à la
campagne ou à la montagne, par exemple par des bergers.
Un Français était hébergé par un berger
qui était un ancien camarade de classe de Gabriella, qui
put lui parler en français. Ce dernier, quand voyait les
le cioce (chaussures typiques en cuir), les appelait "pantoufles".
La Resistenza
antifasciste
Finalement, le 2 juin 1944, Sgurgola fut libérée
par les troupes marocaines et françaises qui étaient
entrées dans la ville provenant de Morolo ; dans le village
on ne savait pas des atrocités commises par les africains
du Nord dans le sud de la Ciociaria , et les manières sévères
avec lesquelles les officiers français traitaient les soldats
maghrébins furent jugés comme manifestations de
déplorable colonialisme.
Le second
après-guerre
De toute façon les troupes libératrices détruisirent
les ruchers de Medoro , qui resta sans moyens de subsistance ,
et qui seulement après beaucoup d'ans , réussit
à recevoir une somme dérisoire comme indemnisation
des dommages de guerre , aussi en ayant dans toutes façons
cherché de faire valoir ses raisons.
En ayant perdu la seule source de revenus , la famille sé
débrouillait comme pouvait , par exemple en produisant
pain à vendre au détail et , dans le cas d'Adele
, en travaillant comme cuisinière. Sa fille Ena fut forcée
à abandonner les études universitaires à
la faculté d'Architecture , alors que Gabriella put se
diplômer Assistante Sociale seulement grâce à
une bourse d'études.
À la fin de la guerre les nombreux antifascistes de Sgurgola
méditaient de se venger contre les fascistes pour les persécutions
subies pendant le vingt ans du fascisme , mais Medoro réussit
à les tenir en bride , en arguant : "nous ne sommes
pas comme eux" et de toute façon en remarquant que
aucuns des antifascistes de Sgurgola avait été tué.
Le 3 décembre 1944, au siège de l'administration
provinciale de Frosinone, eut lieu la première conférence
d'organisation de la fédération du Parti communiste
italien de la province. 62 délégués de 25
sections étaient présents et Medoro siégeait
à la présidence avec Enrico Berlinguer. Medoro fit
un rapport en tant que membre du conseil fédéral
et responsable du travail parmi les paysans en soutien aux luttes
pour l'occupation des terres à Sgurgola.
Medoro fut élu député provincial , le siège
de la province était provisoirement à Fiuggi , parce
que Frosinone était détruite. En outre il s'engagea
dans les organisations des paysans , comme Federterra , et Alleanza
Contadina et , en reconnaissance par son engagement , on donna
son nom à un canal de bonification à Isola Liri.
Il fut même active dans la Fédération du PCI
de Frosinone. Medoro était un orateur passionné
et efficace , et était très active en tenant des
meetings dans la province. Le Parti établit de poser la
candidature de Medoro pour la Chambre des Députés
, lui communiqua la décision , mais ensuite on y eut un
changement d'avis et la candidature s'évanouit. Medoro
resta jusqu'à la mort inscrit au Parti Communiste et à l'ANPPIA , Association
Nationale Italienne des Antifascistes Victimes de Persécutions
Politiques.
En étant athée n'avait pas fait baptiser ses filles
, qui l'avaient fait en cachette , de son initiative ou derrière
pression et assistance de parents. La famille ne fêtait
pas solennités religieuses , et les usages des béguines
du pays étaient objet de dérision.
Après la guerre , pour cause de la mort de Camillo , arrivée
en 1941 , les frères Pallone se partagèrent les
biens héréditaires , et la maison au Muraglione
fut assignèe à Gustavo , le frère émigré
en Amérique , qui la exigea coûte que coûte
, pour ensuite la vendre à une compatriote émigré
aux Etats Unis , qui voulait tourner en patrie.
Resté sans maison , Medoro fut forcée à adapter
l'atelier de forgeron de son pére , où il habita
jusqu'à la mort.
Son père Camillo fumait un ou deux cigares par jour , mais
Medoro était un invétéré fumeur de
cigarettes sans filtre ; un jour , avec un mégot mal éteint
, il avait incendié une cabane de paille dans la campagne
héritée par sa femme à la Cesa , vers Morolo.
La mort
L'habitude de fumer provoqua à Medoro une tumeur au poumon
; le 13 octobre 1966 , à 74 ans , fut pris d'un malaise
, sa fille Gabriella accourit de Rome et s'occupa d'appeler une
ambulance pour l'hospitaliser à Rome , en l'absence du
médecin du village.
Pendant le trajet en ambulance , toujours en l'absence d'un médecin
, Medoro eut une crise respiratoire , et l'ambulance chercha à
rejoindre l'hôpital
de Colleferro
, où cependant Medoro arriva déjà mort. Deux
jours plus tard Medoro fut enterré prés du cimetière
de Sgurgola ( voir nouvelle sur l'Unità ). Le PCI donna
le nom
de Medoro à la section de Sgurgola du Parti , ensuite devenue
l'unité de base des D.S. (Démocrates de Gauche)
et plus tard cercle du PD (Parti Démocrate).
Le 25 avril 2014 à Sgurgola, organisé par le Cercle
du Parti démocrate, dans le cadre des célébrations
du 70e anniversaire de la libération de la province de
Frosinone du nazi-fascisme, Medoro Pallone fut commémoré sur la Piazza
dell'Arringo, devant le Cercle et sous les fenêtres de la
maison où il vécut la majeure partie de sa vie.
Sa fille Gabriella rappela Medoro, racontant quelques
épisodes de sa vie.
BIBLIOGRAPHIE:
BONGIORNO Pino (2008) Una vita da comunista. Biografia di Antonino
Bongiorno. L'Albatros, Rome.
DEL CARRIA Renzo (2020) Proletari senza rivoluzione. Vol. 3. PGreco,
Rome. pag. 88-89.
FEDERICO Maurizio (1985) Il biennio rosso in Ciociaria, 1919-1920
: il movimento operaio e contadino dei circondari di Frosinone
e Sora tra dopoguerra e fascismo. E.D.A., Frosinone.
GIAMMARIA Gioacchino (1976) Dati sulla Resistenza in Ciociaria.
Quaderni della Resistenza Laziale, Regione Lazio, n. 8,
Rome.
GIAMMARIA Gioacchino, GULIA Luigi, IADECOLA Costantino (a cura
di) (1985) Guerra, liberazione, dopoguerra in Ciociaria: 1943-45.:
Amministrazione provinciale Frosinone, La Tipografica, Frosinone.
HOBSBAWM Eric John (2007) Gente non comune. BUR , Milan.
MAZZOCCHI Ermisio (2003) Lotte politiche e sociali nel Lazio meridionale:
storia della Federazione del PCI di Frosinone, 1921-1963. Carocci,
Rome.
SALVATORI Roberto (2013) Guerra e resistenza a sud di Roma: Monti
Prenestini e Alta Valle del Sacco 8 settembre 1943-5 giugno 1944.
Pubbliesse, Olevano Romano.