Medoro PALLONE

Medoro nacquit à Sgurgola (province de Frosinone) le 10 janvier 1892 , dans la maison de ses parents à via del Calvario , troisième des sept fils de Camillo Pallone , forgeron de 34 ans d'une famille originaire de Morolo (encore en province de Frosinone) et de Lorenza Posta , ménagère de 25 ans , fille du notaire Raffaele et de Maria Perfetti. Lorenza était restée orpheline de père à 6 ans et de mère à 8 ans , et avait crû sous la tutelle de son oncle don Domenico Posta , de la noble famille des comtes Posta de la Posta de Sgurgola.
Camillo était socialiste , portait la cravatte à la Lavalliére , son père Francesco était mort en prison parce qu'il avait donné un coup de poing à un carabinier. Camillo était forgeron , comme son père et son frère Antonio ; il avait même une soeur , Candida , mariée dans un autre pays de la Ciociaria (la region de Frosinone et Sgurgola).
Les enfants de Lorenza et Camillo étaient:
Maria (1888), Ennio (1889), Medoro (1892), Guido (1893), Quirino (1894), Alberto (1897) (voir ma page web à son sujet) et Gustavo (1899). Tous les fils se formèrent dans l'atelier de leur père, où ils apprirent les rudiments du métier, mais seul Guido devint forgeron comme son père. Tous les fils avaient étudié la musique et jouaient dans l'orchestre du village ; Medoro jouait de la clarinette.

Enfance et adolescence
Le nom Medoro n'existe qu'en italien et est de toute façon plutôt inhabituel même en Italie : c'est le nom d'un personnage d'Orlando Furioso de Ludovico Ariosto, repris plus tard dans d'autres œuvres littéraires et dans l'art figuratif.
Medoro fréquentait les écoles elémentaires à Sgurgola , son maître était un prêtre très cultivé et energique , qui stimula son intélligence et lui donna une préparation scolastique trés avancée , presque adéquate à l'école secondaire.
Le prêtre poussait parce que Medoro entrât en séminaire , pour poursuivre les études , vu qu'il était intelligent et vif ; il chercha à convaincre le père , en expliquant qu'il ne devait pas nécessairement se faire prêtre , mais Camillo n'accordait pas la permission , heureusement pour tous les descendants.
Medoro à
16 ans (en 1908) allait à Rome pour se préparer à devenir mécanicien des Chemins de fer , en faisant apprentissage dans les usines Tabanelli de via Prenestina et en fréquentant l'école du soir.
À Rome il habitait prés de son oncle Gerolamo Posta ( dit "Mommo" ) , le frère de sa mère Lorenza et , en plus de préparer le "chef d'oeuvre" , une épreuve pratique pour devenir mécanicien , il lisait et allait à l'Opéra. À Rome il y avait même son frère aîné
Ennio , qui réussit à devenir machiniste , mais , étant anarchiste , il fut banni des chemins de fer et a dû gagner sa vie comme chauffeur de taxi. Un autre frère, Quirino, fut embauché comme machiniste, mais étant politiquement suspect, il fut continuement trasféré en plusieurs provinces d'Italie.

Service militaire et guerre
Medoro ne put pas devenir mécanicien parce qu'en 1912 , à l'âge de vingt ans , il fut forcé à partir pour le service militaire. Il était assigné aux grenadiers , mais la fête d'adieu avant de partir lui fit rejoindre son détachement avec un jour de retard et , pour punition , il fut détourné au 1
er régiment de l'Artillerie de campagne lourde , à Alessandria et ensuite à Casale Monferrato (province d'Alessandria) , et ça probablement lui sauva la vie , vu que dans l'imminente guerre mondiale les grenadiers eurent beaucoup plus pertes que l'artillerie. De Casale Monferrato Medoro se rappellait du grand froid pendant les gardes.

Lorsque Medoro était en train de compléter les trois ans de obligations militaires , éclata la première guerre mondiale et il fut destiné au front , où il arriva avec le grade de sergent.
Medoro combattit sur le haut plateau d'Asiago (entre autre à Luserna) , sur le fleuve Piave , sur le col du Montello , à Vittorio Veneto , il participa à la prise de
Gorizia et à la défaite de Caporetto : de cette dernière il parlait comme d'une trahison des généraux.
Dans son
feuille matricule on lit qu'il obtint un éloge solennel : "Il montrait louable courage en déterrant ensemble à autres soldats et sous l'intense feu de l'Artillerie ennemie , trois de ses compagnons qu'eurent été couverts par les ruines produites par l'éclat d'une grenade de 240 - Gorizia 17-5-1917 - Ord. Berm. N°249 - Concédée la croix du mérite de guerre , avec détermination du 13° Corps d'Armée , le 2-7-1918".
Pendant la guerre il avait comme équipement une jument très sensible qui lui sauva la vie plusieurs fois : un jour ils devaient passer un fleuve , mais la jument se refusa et , peu de temps après , le lieu où ils auraient dû traverser fut rejoint par une grande quantité de bombes.

L'après-guerre et l'antifascisme
À la fin de la guerre , congédié avec le degré de adjudant , il retourna à Sgurgola humilié et traumatisé , décidé à ne pas voir jamais plus de guerres ; entama à se manifester le mouvement fasciste , qui Medoro initialement vit avec curiosité , ensuite il se rendit compte des abus des fascistes contre les travailleurs et contre les opposants , et donc il commenca à fréquenter des antifascistes de Sgurgola qui vivaient à Rome (entre les autres les frères Pompi) , et devint antifasciste

Les conditions difficiles après la Première Guerre mondiale et l'exemple de la Révolution soviétique de 1917 créa un mouvement politique de révolte, mené par les communistes, les socialistes et les anarchistes, qui procéda à des occupations d'usines et de terres, en particulier celles de grands propriétaires terriens, dont l'Église catholique.
L'historien anglais Eric J. Hobsbawm écrivit à propos du mouvement d'occupation des terres en 1919 : « Ainsi, le mouvement du Latium déclencha une vague d'invasions de terres à l'échelle nationale en 1919, et affirmait " défendre la terre sur laquelle ils [les paysans] réclamaient des droits contre les usurpateurs"».
Le journal du Vatican, L'Osservatore Romano, cité par Del Carria, écrivit : « Des caravanes improvisées de paysans, de gens des villages de la province se rendaient au petit jour, avec musique et drapeaux, dans les grands domaines du territoire et décrétèrent sans délai leur occupation, avec l'apposition de signaux déterminant les limites des terres occupées ».
En 1920, les socialistes conquirent 30 administrations municipales dans la province de Frosinone, dont Sgurgola, et en 1923 la section du PSI de Sgurgola passa en bloc au Parti communiste d'Italie. La même année, Medoro reçut le poste de
correspondant à Sgurgola du journal romain "Il Mondo" fondé par Giovanni Amendola et fermé par les fascistes en 1926. Un rapport de 1927 de la préfecture de Frosinone montre qu'«à l'époque du meurtre de Matteotti (NdA : 1924), il écrivit des articles sur le journal "Il Paese"». Le 6 avril 1924, le Parti Communiste d'Italie atteignit 20% aux élections.
Il ouvrit une épicerie dans la rue principale de Sgurgola et, le 29 janvier 1925, il épousa Adele, dite Adelina , de dix-neuf ans , fille de petits propriétaires terriens de Sgurgola. La couple alla vivre dans une maison de propriété des grands-parents Pallone sur la place du Muraglione (place de l'Arringo) , que Medoro restructura en l'élevant d'un étage. De la couple nacquirent quatre filles : Maria Gabriella , Vezia , Ena et , plusieurs années plus tard , Maria Raffaella.
Pour sa partecipation au mouvement communiste il fut "rétrogradé du grade de Adjudant pour publiques manifestations d'opinions , de propagande ou menées subversives et de partecipation directe ou indirecte à association ou manifestations hostiles aux institutions fondamentales de l'état avec Décret Royal du 27 novembre 1925" comme on lit dans son
feuille matricule.
Medoro rendit evident son choix antifasciste lorsque il n'alla pas voter au plébiscite de 1929 caractérisé par la liste unique , en se refusant même de voter bulletin blanc. Il cherchait à éviter accrochages avec les fascistes , mais un jour un défilé fasciste passa sur l'avenue principale , et le surprit devant son magasin avec son chapeau sur la tête ; lorsque un fasciste lui intimait l'ordre : "bas le chapeau" il resta les bras croisés et s'enleva pas le chapeau , le fasciste n'eut pas le courage de l'attaquer.

L'activité d'éleveur
Medoro fut bientôt forcé à fermer son magasin parce que , étant antifasciste , il fut surchargé de taxes , en outre il ne pouvait faire aucun autre travail parce qu'il n'avait pas la carte du parti fasciste ; donc il commenca à se dédier à l'
apiculture rationnelle , en s'ajournant avec les textes techniques les plus modernes et en se réapprovisionnant des meilleurs et plus modernes équipements (par exemple commandait à une firme de Turin les ruches Dadant-Blatt ).
Son activité voyait le scepticisme des villageois qui pratiquaient une apiculture primitive , avec la destruction des ruches à chaque démiellage et qui pensaient qu'on pouvait pas gagner avec "la merde des guêpes".

Les ruches étaient rangées soit dans la plane du fleuve Sacco , à Villa Magna , où se trouvent les restes d'une villa impérale , soit dans des autres pays de la zone , par exemple à Anagni , prés de la gare , et à Isola Liri. Il élevait même des reines des abeilles dans le potager de chez ses parents , à via del Calvario à Sgurgola , où il planta des plantes officinales et arbres fruitiers à côté d'une allée , pour fournir du pollen aux abeilles.
Il acquit une voiture et , associé avec son cousin Elia , roulait dans la région pour visiter les ruchers (pour contrôler la condition des ruches , fournir l'alimentation de secours et démieller). Il vendait le miel aux firmes Tassi et à Ambrosia. Dans les années meilleures il produisait même trente quintaux de miel , avec des bons gains , que les fascistes attribuaient à l'"or russe".
Medoro élevait même des poulets et des poules pondeuses aux Capuani , sous via del Calvario , toujours avec méthodes rationnelles d'élevage , et d'équipements modernes , comme la couveuse artificielle ; sur le même terrain il élevait même des porcs , de race Perousine , qui ensuite Adele transformait por faire des produit de charcuterie.

Les persécutions e l'assignement
Pour son activité et ses idées antifascistes il était périodiquement arrêté avec des prétextes en occasion de fêtes nationales ou du passage du roi ou du duce dans les alentours ; il était enfermé en chambre de sûreté , à Sgurgola ou à Anagni , Frosinone , Piglio et Acuto , avec des détenus communs , en conditions hygiéniques precaries , et au milieu de parasites.
Par exemple , à l'occasion du mariage du 8 de janvier 1930 entre le prince Humbert de Savoie ( le futur roi Humbert II ) et de la princesse Marie-José de Belgique, Medoro « en étant inclus dans la liste des personnes dangereuses en ligne politique à arrêter en certaines circonstances » ( voir la
version de 1932 de la liste ) fut arrêté le 28 décembre 1929 pour des mesures « à l'occasion des Augustes Noces » et relâché le 11 Janvier 1930.
D'habitude ils le libéraient après deux ou trois jours , mais il devait toujours être sur ses gardes ; souvent il était reclus même à Regina Coeli , la prison de Rome , où les nombreux détenus communistes avaient organisé un'école de politique , et où il connut beaucoup de dirigeants du Parti Communiste d'Italie (PCd'I). Dans la prison romaine les conditions de détention pour Medoro étaient moins pire que dans les prisons de province , les détenus politiques formaient un groupe et les geôliers les respectaient , même si de toute façon Medoro ne les aimait pas. La police fasciste reconnaissait que Medoro " n' est pas accro à la drogue , aux femmes , au jeu , à la débauche , et cætera " et que " il n' a pas souffert de maladies physiques et mentales ".
L'activité politique de Medoro était basée sur la tentative de reconstituer le Parti Communiste , pour ceci il rencontrait beaucoup de personnes ; un jour un de ceux-ci , un homme de Sgurgola trasféré à Rome , le trahit et l'accusa , non seulement d'activités subversives , mais aussi de projeter un attentat à la dynamite contre la fabrique de bombes BPD (Bombrini Parodi Delfino) de Colleferro (province de Rome) ; la délation provoqua l'arrêt de trente personnes.
Medoro fut poursuivi en justice par un tribunal spécial , devant lequel l'espion retraita et fut puni par les fascistes qui le frappèrent sous les pieds avec des sachets pleins de sable , pour ne laisser pas de traces.
Malgré la rétractation du dèlateur , Medoro fut de toute façon
condamné , le 19 février 1938 , à un an de relégation à San Nicola , dans l'archipel des Tremiti , où il trouva beaucoup d'autres antifascistes exilés qui , à peine il arrivait , savaient tout d'lui et , en connaissant ses capacités , le nommèrent chef de la cantine.
À San Nicola les exilés dormaient dans une chambrée , ils buvaient eau déchargé d'un bateau citerne , et disposaient d'un petit per diem (nommé "mazzetta") pour acheter les aliments et les cigarettes ; sur l'île on ne trouvait pas de legumes et la viande était de très mauvaise qualité , donc Medoro , pour varier la diète et pour économiser , commenca à acheter chez les pêcheurs des dentes , qui passaient en bancs très nombreux prés de la côte.
Pendant la peine Medoro et son frère Guido (ils étaient arrêtés toujours ensemble) tournèrent de San Nicola avec une permission parce que leur père Camillo avait eu un ictus.
À l'arrivée à Sgurgola , très amaigris et noircis par le soleil , les deux frères furent menés par les carabiniers à travers le pays , avec une cohorte d'enfants qui fêtaient la nouveauté. Les deux frères devaient dormir ensemble chez les beaux-parents Corsi , avec deux carabiniers d'escorte qui dormaient dans la chambre à côté. Au jour ils pouvaient aller chez leur famille , à via del Calvario , toujours accompagnés par des carabiniers , et la ils pouvaient rencontrer leurs parents.
Les beaux-parents de Medoro , Giuseppe et Domenica Corsi ( même en ayant le même nom de famille ils n'étaient pas apparentés : le nom de famille Corsi est encore très commun à Sgurgola ) même en étant pas ouvertement anti-fascistes , ils n' aimaient pas de se soumettre aux abus fascistes : quand on chercha d' imposer à Giuseppe de donner " pour la patrie " la
grille en fer devant leur maison ( dans l'actuelle via Amendola ) pour en réutiliser le fer aux but de guerre , l' homme répondit par un véhément refus.
Les parents de Medoro habitèrent à via del Calvario jusqu'à la mort , Camillo mourut en 1941 , et jusqu'à l'âge de 80 ans (plus ou moins la période de la condamnation à la relégation de ses fils) il travailla dans son atelier de forgeron , devant chez lui (aujourd'hui le numéro 19 de via del Calvario) , jusqu'à quand Medoro le convainquit à cesser (Medoro appelait son père "tata" , avec un ancien mot , précédent à l'adoption du terme "papa").
À la fin de la permission Medoro et Guido tournèrent aux Tremiti , et ensuite , à la fin de la peine , tournèrent à Sgurgola. Après son retour il était en liberté surveillée , et pour ça il ne pouvait rencontrer plus que deux personnes , mais la plupart des villageois évitait même de le saluer , même si ensuite ils lui envoyaient dire de les excuser pour ça , en se justifiant avec la peur de représailles pour eux et pour leurs fils.
Même sa correspondance était ouverte et lue et , lorsque il écrivait à son frère Gustavo aux Etats Unis , il employait un langage codé , en évitant de nommer directement les personnes , mais en les définissant comme le fils de ... , suivi par le du surnom en dialecte du père ou de la mère.
Il subit des continuelles visites domiciliaires des carabiniers , qui ne réussissaient pas à reconnaître des livres subversifs qu'il possédait , et par contre séquestraient des livres inoffensifs ou même de critique au communisme , comme un livre sur les prisons soviétiques.
Les carabiniers , en occasion de contrôles et de perquisitions , avaient d'habitude un comportement poli , mais l'adjudant du poste des carabiniers de Sgurgola , en l'interrogant et en recevant des réponses sarcastiques , définit dans un rapport son comportement comme "cynique et répugnant", ce qui n'est pas sans rappeler le "comportement hautain et méprisant", termes utilisés par un préfet pour définir le comportement de Sandro Pertini devant le tribunal spécial du fascisme.
Sa fille Vezia , qui était enfante , après être étée caressée par un carabinier , réagit en lui disant : "tu , avec ton chapeau laid , t'as emmené en prison mon père" (le carabinier mettait le classique chapeau à barrette).

Seconde Guerre mondiale
Le 10 juin 1940 l'Italie entra en guerre aux côtés de l'Allemagne nazi , et contre le Royaume Uni et la France , et Medoro comprit que ça aurait été la fin de Mussolini , puisque attaquer le Royaume Uni aurait tôt ou tard impliqué les Etats Unis , avec leur énorme potentiel belliqueux.
Pendant la guerre Medoro resta a Sgurgola et ne fut plus arrêté , même si il courit un gros risque lorsque un fasciste de Sgurgola alla chez l'officier de la Wermacht que commandait la batterie de défense contre avions installée près de la gare de Sgurgola , et lui délivra la liste des antifascistes de Sgurgola , avec le nom de Medoro à la première place , mais l'officier dechira la liste au nez du délateur.
Un jour il alla à Rome avec sa fille Gabriella pour lui acheter une montre comme cadeau pour avoir obtenu le diplôme d'institutrice ; sur le soir ils allèrent dîner chez un restaurant à via dello Scalo di San Lorenzo , avec des camarades communistes , entre lesquels Aurelio Caratelli (qui avait été exilé en France) et Guido Pompi. Après un ou deux jours , le 18 juillet 1943 , cette zone fut détruite par le bombardement de San Lorenzo. Dans le quartier on avaient les maisons des cheminots , et beaucoup d'eux étaient de Sgurgola.
Sgurgola ne fut pas directement impliquée par les combats , mais ses habitants voyaient et sentaient les coups de l'artillerie lui passer au-dessus , assistèrent au passage des bombardiers alliés , et virent tomber les avions de chasse abattus (et contribuèrent à sauver des allemands les pilotes alliés).
En outre les allemands executèrent des répétés ratissages pour capturer des mâles habiles au travail pour creuser les tranchées à Cassino , mais Medoro et les membres de sa famille (ses frères Alberto et Ennio et les fils de ce dernier, Spartaco et Camillo) réussirent toujours à échapper , en fuyant dans la campagne au-dessous du village et et ensuite en montant à la montagne , après être passés sous l'église de San Giovanni. Dans une occasion les allemands trouvèrent à les recevoir Gabriella , qui les guida dans les chambres de la maison ; les soldats trouvèrent les lits dèfaits et demandèrent où étaient les hommes , à la répons qu'ils étaient à la campagne à travailler le chef commenta : "Italiens nichts travailler! Seulement femmes travailler!". Medoro pendant tout ce temps observait de la montagne la scène avec anxiété.
Les habitants de Sgurgola cachèrent de nombreux soldats alliés, dont certains pilotes abattus, venus des États-Unis, du Royaume-Uni, d'Afrique du Sud, de France et même deux Russes, accueillis pour le déjeuner chez Medoro Pallone, avec de sérieuses difficultés de communication. Les soldats étaient hébergés à la campagne ou à la montagne, par exemple par des bergers. Un Français était hébergé par un berger qui était un ancien camarade de classe de Gabriella, qui put lui parler en français. Ce dernier, quand voyait les le cioce (chaussures typiques en cuir), les appelait "pantoufles".

La Resistenza antifasciste
Finalement, le 2 juin 1944, Sgurgola fut libérée par les troupes marocaines et françaises qui étaient entrées dans la ville provenant de Morolo ; dans le village on ne savait pas des atrocités commises par les africains du Nord dans le sud de la Ciociaria , et les manières sévères avec lesquelles les officiers français traitaient les soldats maghrébins furent jugés comme manifestations de déplorable colonialisme.

Le second après-guerre
De toute façon les troupes libératrices détruisirent les ruchers de Medoro , qui resta sans moyens de subsistance , et qui seulement après beaucoup d'ans , réussit à recevoir une somme dérisoire comme indemnisation des dommages de guerre , aussi en ayant dans toutes façons cherché de faire valoir ses raisons.
En ayant perdu la seule source de revenus , la famille sé débrouillait comme pouvait , par exemple en produisant pain à vendre au détail et , dans le cas d'Adele , en travaillant comme cuisinière. Sa fille Ena fut forcée à abandonner les études universitaires à la faculté d'Architecture , alors que Gabriella put se diplômer Assistante Sociale seulement grâce à une bourse d'études.
À la fin de la guerre les nombreux antifascistes de Sgurgola méditaient de se venger contre les fascistes pour les persécutions subies pendant le vingt ans du fascisme , mais Medoro réussit à les tenir en bride , en arguant : "nous ne sommes pas comme eux" et de toute façon en remarquant que aucuns des antifascistes de Sgurgola avait été tué.
Le 3 décembre 1944, au siège de l'administration provinciale de Frosinone, eut lieu la première conférence d'organisation de la fédération du Parti communiste italien de la province. 62 délégués de 25 sections étaient présents et Medoro siégeait à la présidence avec Enrico Berlinguer. Medoro fit un rapport en tant que membre du conseil fédéral et responsable du travail parmi les paysans en soutien aux luttes pour l'occupation des terres à Sgurgola.
Medoro fut élu député provincial , le siège de la province était provisoirement à Fiuggi , parce que Frosinone était détruite. En outre il s'engagea dans les organisations des paysans , comme
Federterra , et Alleanza Contadina et , en reconnaissance par son engagement , on donna son nom à un canal de bonification à Isola Liri.
Il fut même active dans la Fédération du PCI de Frosinone. Medoro était un orateur passionné et efficace , et était très active en tenant des meetings dans la province. Le Parti établit de poser la candidature de Medoro pour la Chambre des Députés , lui communiqua la décision , mais ensuite on y eut un changement d'avis et la candidature s'évanouit. Medoro resta jusqu'à la mort
inscrit au Parti Communiste et à l'ANPPIA , Association Nationale Italienne des Antifascistes Victimes de Persécutions Politiques.
En étant athée n'avait pas fait baptiser ses filles , qui l'avaient fait en cachette , de son initiative ou derrière pression et assistance de parents. La famille ne fêtait pas solennités religieuses , et les usages des béguines du pays étaient objet de dérision.
Après la guerre , pour cause de la mort de Camillo , arrivée en 1941 , les frères Pallone se partagèrent les biens héréditaires , et la maison au Muraglione fut assignèe à Gustavo , le frère émigré en Amérique , qui la exigea coûte que coûte , pour ensuite la vendre à une compatriote émigré aux Etats Unis , qui voulait tourner en patrie.
Resté sans maison , Medoro fut forcée à adapter l'atelier de forgeron de son pére , où il habita jusqu'à la mort.
Son père Camillo fumait un ou deux cigares par jour , mais Medoro était un invétéré fumeur de cigarettes sans filtre ; un jour , avec un mégot mal éteint , il avait incendié une cabane de paille dans la campagne héritée par sa femme à la Cesa , vers Morolo.

La mort
L'habitude de fumer provoqua à Medoro une tumeur au poumon ; le 13 octobre 1966 , à 74 ans , fut pris d'un malaise , sa fille Gabriella accourit de Rome et s'occupa d'appeler une ambulance pour l'hospitaliser à Rome , en l'absence du médecin du village.
Pendant le trajet en ambulance , toujours en l'absence d'un médecin , Medoro eut une crise respiratoire , et l'ambulance chercha à rejoindre l'
hôpital de Colleferro , où cependant Medoro arriva déjà mort. Deux jours plus tard Medoro fut enterré prés du cimetière de Sgurgola ( voir nouvelle sur l'Unità ). Le PCI donna le nom de Medoro à la section de Sgurgola du Parti , ensuite devenue l'unité de base des D.S. (Démocrates de Gauche) et plus tard cercle du PD (Parti Démocrate).
Le 25 avril 2014 à Sgurgola, organisé par le Cercle du Parti démocrate, dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire de la libération de la province de Frosinone du nazi-fascisme, Medoro Pallone fut
commémoré sur la Piazza dell'Arringo, devant le Cercle et sous les fenêtres de la maison où il vécut la majeure partie de sa vie. Sa fille Gabriella rappela Medoro, racontant quelques épisodes de sa vie.

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arbre généalogique de Medoro Pallone

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page mise à jour le : 13 août 2024