Le 9 février 1849
à Rome, capitale des États
pontificaux, fut proclamée la République romaine,
fondée sur les principes d'égalité, de démocratie
et de laïcité. Le pape Pie
IX s'était enfui soixante-dix-sept jours auparavant
dans la forteresse de Gaète,
s'abritant chez le roi des Deux-Siciles, Ferdinand
II de Bourbon.
La République romaine se termina après 145 jours,
le 4 juillet 1849, écrasée par l'intervention des
troupes françaises de Louis Napoléon (futur empereur
Napoléon III) qui piétinaient
même la constitution
française de 1848, selon laquelle, au point V du préambule
, la République « respecte les nationalités
étrangères, comme elle entend faire respecter
la sienne ; n'entreprend aucune guerre dans des vues de conquête,
et n'emploie jamais ses forces contre la liberté d'aucun
peuple ». Au lieu de cela, les troupes de Louis Napoléon
attaquèrent la République romaine, s'ingérant
violemment dans les affaires intérieures d'une autre nation
et contredisant les principes de liberté, d'égalité
et de fraternité de la Révolution française.
La République romaine de 1849 ne doit pas être confondue
avec la République de la Rome antique (de 509 à
27 avant J.-C.) et avec la République romaine jacobine
de la période napoléonienne (1798-99).
Rome en
1849
En 1849, la ville de Rome comptait 179 000 habitants (Natalini), tandis que, selon le recensement
de 1844, 2 929 807 habitants vivaient dans les États pontificaux
(Severini). Le même recensement à
Rome comptait 6 189 cardinaux, évêques, religieux
et religieuses et seulement 4 427 personnes professaient la science,
la littérature, les beaux-arts et 756 étaient chirurgiens,
pharmaciens et sages-femmes (Natalini).
Les États pontificaux avaient un territoire
comprenant une partie de l'Émilie (provinces de Bologne
et de Ferrare), la Romagne, les Marches, l'Ombrie et une partie
de l'actuel Latium, à l'exclusion de la partie sud des
provinces actuelles de Latina et Frosinone et de la partie orientale
de la province de Rieti.
Après les émeutes échouées de 1820-21
et 1830-31, les années de règne du pape ultra-réactionnaire
Grégoire XVI avaient été
marquées par un obscurantisme brutal et par une dure répression
politique, menée par la police en collaboration avec le
pouvoir ecclésiastique : la police remettait des listes
de libéraux aux évêques, qui donnaient en
retour d'autres listes. Même ceux qui n'assistaient pas
assidûment à la messe ou qui portaient la barbe pouvaient
être classés comme libéraux (Carocci).
Il y avait aussi les desaparecidos : le témoignage
de n'importe quel prêtre suffisait à faire disparaître
un prétendu patriote, par des gangs de Sanfedisti (combattants
de la Sainte Foi) et de Volontaires pontificaux qui avaient carte
blanche pour torturer et tuer (Carocci).
Les réunions clandestines des libéraux étaient
infiltrées par des espions qui créaient des complots
pour les dénoncer à l'autorité ecclésiastique.
La réaction était une opposition secrète,
conspiratrice et violente, souvent basée sur des assassinats
politiques en guise de vengeance (Carocci).
La volte-face
de Pie IX
Lors de son investiture sur le trône pontifical le 21 juin
1846, Pie IX (Giovanni Maria Mastai-Ferretti) avait suscité
de grands espoirs, il était un jeune pontife (54 ans),
apparemment progressiste, ouvert à l'unification de l'Italie,
tant de sorte qu'il avait même été proposé
par Giuseppe Mazzini et bien d'autres comme chef d'État
d'une future Italie unie (Monsagrati).
Le 17 juillet, un mois après son élection, le pape
publia un décret d'amnistie "A tous nos sujets
qui se trouvent actuellement dans le lieu de punition pour crimes
politiques, nous remettons le reste de la peine".
Ensuite vint le "Printemps des Peuples", la séquence
de révoltes qui éclata en 1846-47 à Palerme,
Naples et Turin (Natalini), et en 1848 et 1849 dans divers
pays européens, qui poussèrent de nombreux souverains,
dont Pie IX, à accordent la constitution et une Assemblée
élective : Ferdinand II, Roi des Deux-Siciles, accorda
la Constitution le 29 janvier 1848, Charles-Albert,
Roi de Sardaigne donna le Statut le 8 février, le Grand-Duc
Léopold II de Toscane accorda le Statut le 15 de février
(Natalini). Ces constitutions et statuts,
à l'exception de celui de Charles-Albert, furent ensuite
révoqués par la réaction intervenue en 1849.
En mars 1847, Pie IX envoya même les troupes papales en
Lombardie, sous le commandement du général Giovanni
Durando pour soutenir le roi de Sardaigne Charles-Albert,
dans son combat contre les Austro-Hongrois pour l'unification
de l'Italie, pour ensuite les rappeler afin de ne pas nuire à
l'empire austro-hongrois, une puissance catholique.
Les concessions de Pie IX lui donnèrent une grande popularité,
mais suscitèrent aussi des attentes toujours plus grandes,
que Mastai-Ferretti ne put satisfaire. En réaction, le
pape prit des positions de plus en plus rétrogrades, poussé
par le cercle de cardinaux réactionnaires dont il s'était
entouré, en premier lieu le secrétaire d'État
Giacomo Antonelli, très
discuté pour sa passion de l'argent et des femmes.
Le patriote toscan Giuseppe Montanelli
décrivit une messe célébrée par le
pape : « Tous les cardinaux étaient là.
Je les ai regardés un par un. J'ai cherché en vain
une lueur d'intelligence et d'amour sur ces visages. Des visages
d'imbéciles ou de méchants. Quel regard d'hyène
a le cardinal Lambruschini ! Quelle figure sinistre le cardinal
Marini ! Quel vieux renard sournois qu'est Antonelli! »
(Kertzer). L'écrivain russe Aleksandr Herzen à son tour avait
vu le cardinal Luigi Lambruschini
s'approcher du pape avec "l'apparence d'un vieux chacal"
et "je m'attendais à ce qu'il morde le Saint-Père,
au lieu de cela ils se sont embrassés en douceur"
(Kertzer).
L'émissaire du Premier britannique, Lord
Minto (Gilbert Elliot-Murray-Kynynmound, comte de Minto),
rencontra le pape et écrivit sur lui et son secrétaire
d'État : « leur ignorance de tout ce qui se trouve
au-delà des murs de Rome est presque incroyable et ils
sont donc sujets à toutes sortes d'intrigues »
(Kertzer).
Autres
républiques en 1848 et 1849
Le 22 mars 1848, la République
de Saint-Marc fut fondée à Venise, présidée
par Daniele Manin, et comprenant
la Vénétie et le Frioul, qui après le traité
de Campoformido de 1797 appartenaient à l'Empire austro-hongrois.
Le 4 juillet, la République de Saint-Marc vota son annexion
au Royaume de Sardaigne, noyau du futur Royaume d'Italie. La République
dura un an et cinq mois, jusqu'au 22 août 1849, elle fut
écrasée par l'armée des Habsbourg, qui reprit
possession des territoires, pour les laisser définitivement
à l'Italie en 1866, après la troisième guerre
d'indépendance italienne.
Le 15 février 1849, la République toscane fut proclamée
à Florence, dirigée par Francesco
Domenico Guerrazzi, pour être renversée le 12
avril par les partisans du grand-duc de Toscane Léopold
II. L'invasion des troupes austro-hongroises, dirigées
par le lieutenant-maréchal Konstantin
d'Aspre, eut donc champ libre en Toscane, où elles
pillèrent sans frein et tuèrent des centaines de
personnes, notamment à Livourne, et occupèrent la
Toscane jusqu'en 1855.
L'insurrection
à Rome
L'incitation à l'unification de l'Italie, suscitée
par le soutien initial du pape, allait de pair avec la demande
de la fin du régime despotique de l'Église : le
peuple demandait la liberté de la presse, la destitution
des hautes fonctions des ecclésiastiques et des clercs
et leur remplacement par des laïcs, l'établissement
de milices civiques à la place des mercenaires, la construction
de voies ferrées et l'éclairage public dans les
maisons (Kertzer).
Les revendications civiles s'accompagnaient de protestations contre
la forte hausse des prix du pain et de la farine, dans une période
de grand chômage. Les prix élevés étaient
dus à la famine causée par la sécheresse
de 1845 et 1846, qui obligea à importer du blé d'Amérique
du Nord (Demarco).
Cette contingence avait incité de nombreux spéculateurs
à acheter du blé sur les marchés de la mer
Noire et de Russie, mais la récolte abondante de 1847 avait
fait chuter les prix, ruinant de nombreuses sociétés
commerçant sur le marché des céréales
et paralysant le crédit et le commerce privés (Demarco).
Il y eut aussi des épisodes de luddisme, suite à
l'introduction des de métiers mécaniques, qui avaient
causé la perte d'emplois. Dans le quartier de Trastevere,
on parlait d'un complot des ouvriers de la laine pour détruire
les métiers à tisser mécaniques (Demarco), d'après le prince Agostino Chigi dans le quartier
Regola le 5 décembre 1847, circulaient des rumeurs hostiles
aux machines, qui enlevaient le travail au peuple, "et
dont il n'existe presque pas" (sic) et aussi à
Pérouse en 1847 les prolétaires, "exacerbés
par le manque de travail et de pain, et peut-être émus
par l'envie portée au capital" (sic), envisageaient
de « détruire les machines du riche et rusé
drapier Leopoldo Bonucci » (Bonazzi).
Le carnaval de 1848 fut célébré en toute
simplicité, en signe de deuil pour les victimes des émeutes
en Lombardie (Chigi), sans la traditionnelle fête
des moccoletti (bougies de cire que chacun portait avec soi
et qu'on essayait de garder allumées, en essayant d'éteindre
celles des autres). Le 19 mars 1848, un arrêté du
ministre de l'Intérieur annonce qu'à partir de ce
jour les drapeaux pontificaux blancs et jaunes auront eu les dites
cravates des trois couleurs italiques, à savoir vert, rouge
et blanc (Chigi).
À Rome et dans le reste de l'État pontifical se
créa donc un état d'agitation et de révolte
pérenne, avec des revendications sociales de la part des
classes les plus pauvres, ouvriers, artisans, ouvriers agricoles,
qui menaçaient de soulever une véritable insurrection
contre les classes aisées et le même ordre de la
propriété. La presse conservatrice n'hésitait
pas à les qualifier tous de "communistes" (Demarco).
Parmi les plus actifs dans les révoltes, malgré
sa fidélité à Pie IX, toujours considéré
comme un pape libéral otage des cardinaux réactionnaires,
se distinguait Angelo Brunetti, dit Ciceruacchio.
Il était très populaire chez les Romains car il
avait fait de grandes preuves d'altruisme et de capacité
à aider son prochain à l'occasion de catastrophes
naturelles.
Le climat politique incandescent conduisit le 15 novembre 1848
à l'assassinat du chef du gouvernement pontifical Pellegrino
Rossi dans le palazzo della Cancelleria
(palais de la Chancellerie), où il se rendait pour parler
au conseil des députés.
Le lendemain, la foule assiégea le palais
papal du Quirinal pour demander des réformes, ils mirent
le feu à une porte, pointèrent un canon sur le palais,
quelqu'un tira et tua Monseigneur
Palma alors qu'il regardait par une fenêtre (Kertzer). Les fortes tensions effrayèrent
le pape, le poussant le 24 novembre 1848 à fuir Rome pour
Gaète, déguisé en prêtre, dans le carrosse
de l'ambassadeur bavarois, le comte Charles de Spaur, accompagné
de sa femme, Teresa Giraud, fuyant la siège du Quirinal
posé par les gardes civiques. Pendant ce temps, au palais,
l'ambassadeur de France d'Harcourt fit semblant de lui parler
tout haut pour couvrir l'évasion (Kertzer).
Les puissances catholiques, la France, l'Espagne et l'Empire austro-hongrois
se disputaient au Royaume des Deux-Siciles l'honneur d'accueillir
le pape, tout en recevant des offres d'asile du Royaume-Uni et
même de New York (Monsagrati). Pie IX choisit comme hôte
Ferdinand II, qui aimait se vanter de la sécurité
de son royaume, disant qu'il était défendu sur trois
côtés par de l'eau salée et sur le quatrième
par de l'eau bénite (le royaume des Deux-Siciles était
entouré bord de mer et n'avait qu'une frontière
terrestre avec l'État pontifical) (Kertzer).
Rome sans
le pape
Ce que Garibaldi appelait « la fuite honteuse des soldats
des prêtres et de la réaction », au lieu
de créer des troubles par manque de gouvernement, poussa
les Romains à sautogèrer : entre décembre
1848 et janvier 1849 plusieurs gouvernements suivirent, jusqu'à
que du 21 au 22 janvier eurent lieu les élections pour
l'Assemblée nationale, qui virent la participation d'environ
250 000 électeurs, un tiers des ayants droit, et qui se
déroulèrent sans aucune agitation (Kertzer). Ce furent les premières élections
au suffrage universel en Italie et parmi les premières
au monde, même si par coutume ne votaient que les hommes.
Les élus étaient 200, dont seulement 27 nobles.
Entre eux Carlo Luciano
Bonaparte, prince de Canino, neveu de Napoléon et cousin
de Louis Napoléon, président de la République
française, Pietro Sterbini,
poète disciple de Mazzini, ancien membre de la Carboneria
(une société révolutionnaire secrète)
et ministre de l'État pontifical et la République
romaine, et Monseigneur Carlo
Emanuele Muzzarelli, intellectuel et premier ministre de l'un
des derniers gouvernements de Pie IX avant l'avènement
de la République, sans oublier Giuseppe Garibaldi et Giuseppe
Mazzini.
Un jésuite dans ses mémoires ne cachait pas l'agacement
pour la forte participation populaire, notamment pour le fait
que le fossoyeur du quartier de Trastevere avait recueilli plus
de cent voix (Carocci). L'Assemblée constituante
fut créée lors de la session de l'Assemblée
nationale du 29 décembre 1848 (Mazzuca), et commença ses travaux le 5 février
1849, ses membres portant l'écharpe tricolore italienne
(Chigi).
Comme preuve de la vivacité de la vie publique romaine
on peut citer la première représentation, le 27
janvier, au Théâtre Argentina
de l'opéra de Giuseppe Verdi La battaglia di Legnano
("La Bataille de Legnano"), écrit à
la demande du même théâtre, avec un thème
patriotique, qui suscita un grand enthousiasme chez les Romains,
qui criaient "Viva Verdi!" et "Viva l'Italia!"
à partir du chur d'ouverture "Viva Italia!
Sacro un patto / Tutti stringe i figli suoi " ("Vive
l'Italie! Un pacte sacré / Étreint tous ses enfants")
au chur final "Italia risorge vestita di Gloria,
invitta e regina qual'era sarà" ("L'Italie
ressuscite vêtue de Gloire, invaincue et reine comme elle
l'était elle le sera").
La naissance
de la République
Le 9 février 1849, l'Assemblée nationale proclama
du Capitole la République
romaine, et immédiatement Goffredo Mameli envoya un télégramme
à Mazzini disant : Rome, République, venez
. Mazzini entra à Rome par la Porte
del Popolo le 5 de mars (Chigi).
La République était dirigée par un triumvirat,
formule choisie pour éviter la présidence, qui donnait
trop de pouvoir à un seul homme, la rapprochant d'une monarchie,
alors que le consulat pouvait entraîner une dérive
napoléonienne, et que de simples ministères auraient
été trop soumis à crise (Severini). Le premier triumvirat était composé
de Giuseppe Mazzini, Aurelio
Saffi et Carlo Armellini,
qui dans son premier acte, néanmoins pas rendu public,
réduisirent de moitié leur apanage mensuel (Monsagrati).
La République romaine, déjà le premier jour
de sa création, publia le Décret
fondamental proposé par Quirico
Filopanti (pseudonyme de Giuseppe Barilli), approuvé
avec 120 voix pour, 10 contre, 12 abstentions (Natalini), qui établissait que la papauté
était révoqué en fait et en droit du gouvernement
temporel de l'État romain, tandis qu'il reconnaissait et
garantissait au pape l'exercice du pouvoir spirituel.
Jusqu'à la proclamation de la Constitution, le Décret
fondamental était la loi fondamentale de la République
et le régime était de facto démocratique
car tous les actes des différents pouvoirs étaient
subordonnés à l'Assemblée élue par
le peuple (Monsagrati).
La proclamation de la République fut accompagnée
de grandes manifestations
de liesse populaire, avec salves de canons, sons de cloches,
offices religieux, feux d'artifice, fêtes et banquets, lever
d'arbres de la liberté, drapeaux tricolores, éclairage
des voies publiques et des principaux bâtiments, affichage
de decrets et avis du gouvernement sur les murs, discours improvisés
et discussions et débats dans les lieux publics (Severini).
Les choix
de la République
La République romaine, dans sa courte existence, fut un
authentique laboratoire de la démocratie, dans lequel furent
expérimentées des pratiques de participation inconnues
ailleurs. De nombreuses lois furent faites pour garantir les droits
civiques à ceux qui étaient devenus citoyens et
non plus sujets : ce fut le premier État européen
à proclamer que la croyance religieuse était libre
et ne pouvait constituer une discrimination pour l'exercice des
droits civiques, la peine de mort et la torture furent aboli (Prili), on introduisit le suffrage universel
ainsi que la participation des femmes aux assemblées pré-électorales.
On abolit aussi la censure de la presse et cessa la juridiction
ecclésiastique sur les écoles et les universités,
à l'exception des séminaires, ainsi que sur les
hôpitaux, les orphelinats et tous les établissements
de bienfaisance (Chigi). On créa une Commission
de neuf députés pour recueillir les plaintes des
citoyens sur les problèmes, les abus, les torts subis,
les besoins, les plaintes et plus, qui fut très active
(Monsagrati), on aboli le Tribunal du Saint-Office
(la Sainte Inquisition), et la libération des prisonniers
de ce tribunal eut une très haute valeur symbolique (Kertzer).
On établit le mariage civil, ainsi que l'âge de la
majorité pour les hommes et les femmes à 21 ans,
on abolit l'exclusion des femmes et de leurs descendants de la
succession et la conscription obligatoire, on établirent
le droit au logement et la laïcité de l'Etat (Prili). L'usage de la langue latine
fut complètement aboli dans les tribunaux (Chigi).
D'autres mesures attaquèrent le pouvoir économique
de l'Église catholique : les biens des corporations ecclésiastiques
furent confisqués pour un valeur de 120 millions décus
(Prili), et les terres furent données
en emphytéose gratuite et perpétuelle à des
familles paysannes, et il y eut un début de réforme
agraire donnant un rubbio (presque deux hectares) de terrain à
des familles d'au moins trois personnes. Le palais
du Tribunal du Saint-Office fut saisi et divisé en
appartements à louer aux nécessiteux (Monsagrati).
Chaque cheval trouvé dans les palais du Vatican et du Quirinal
fut confisqué, de même que ceux appartenant à
la garde noble papale (Kertzer).
On commença à créér les structures
d'un État moderne, telles que le Bureau central des statistiques
et l'Institut national des
vaccinations.
D'autres lois imposèrent un emprunt forcé aux plus
riches, qui pouvait atteindre les deux tiers de leurs actifs,
et fut aboli le monopole du sel, accordé sous contrat au
duc Alessandro Torlonia,
qui avait rapporté d'énormes revenus, avec l'exclusivité
du commerce et de la perception de l'impôt (Natalini). Le prix fut réduit à
un baiocco par livre et le monopole du tabac fut également
aboli (Chigi).
Pour le reste, la République respectait les hommes de l'ancien
régime, en dehors des excès individuels, souvent
dus à des vengeances. Rétrospectivement, Mazzini
dit "nous avons gouverné sans prisons, sans procès"
(Morigi).
La presse
de la République
La liberté de la presse dans la République romaine
s'exprimait dans un grand nombre de journaux publiés principalement
à Rome et qui rencontraient un grand succès, même
s'ils étaient souvent de courte durée. Parmi eux
Don Pirlone, "journal de
caricatures politiques",
le Cassandrino, "journal
comique-politique de toutes les couleurs", trihebdomadaire,
qui à partir de mars 1849 se poursuit avec le "Cassandrino repubblicano : "un
petit magazine de liberté absolue par la grâce de
Dieu et du peuple", "Il
Tribuno", journal quotidien politique, littéraire,
le quotidien "Il positivo",
le quotidien "Il contemporaneo",
dans lequel écrivait, entre autres Pietro Sterbini, "L' Italia del popolo"
: "journal quotidien de l'Association nationale italienne,
dirigée par Giuseppe Mazzini", Il
costituzionale romano" journal trihebdomadaire politique,
qui à la fin de la République continua avec "L'Osservatore
Romano", prédécesseur de l'actuel journal
vatican du même nom.
Une collection complète (75 journaux) des périodiques
de la République romaine et de la période immédiatement
précédente, ainsi que des milliers d'autres documents
numérisés sur ce sujet, peuvent être consultés
sur le site web dédié www.repubblicaromana-1849.it
de la Biblioteca di Storia Moderna e Contemporanea di Roma (Bibliothèque
d'histoire moderne et contemporaine de Rome).
Les défenseurs
de la République
A la proclamation de la République l'armée pontificale
passa en masse du côté des insurgés (Prili), en outre se précipitèrent
à Rome des révolutionnaires venus de toute l'Europe,
Allemands, Français, Anglais, Polonais, Belges, Suisses,
Hongrois et Hollandais, réunis dans la Légion Etrangère
, de 1 400 à 1 500 unités (Carocci).
Mazzini à l'Assemblée demanda d'urgence des mesures
pour la survie de la République, et sur sa proposition
on élut une commission militaire de cinq membres, dirigée
par Carlo Pisacane, un ancien officier du Royaume des Deux Siciles
diplômé de l'école militaire de la Nunziatella,
pour élaborer des plans pour la défense de l'Etat
(Natalini). Parmi les tâches de la
Commission, il y avait aussi la distribution d'armes (piques,
hallebardes, pierres et "tout outil capable de blesser")
(Carocci).
Le 27 avril, Giuseppe Garibaldi
fit son entrée à Rome par la Porta
Maggiore, appelé par Mazzini, deux jours après
le débarquement des Français à Civitavecchia.
Ses troupes furent placées dans le monastère de
San Silvestro in Capite, en
la Piazza San Silvestro, d'où les religieuses avaient été
évacuées (Chigi).
Garibaldi avait été nommé général
de brigade, mais il était agacé car il aurait aimé
être général en chef (Garibaldi).
Ils formèrent quatre brigades. La première de 2
700 hommes, sous les ordres de Garibaldi pour défendre
le secteur entre Porta Portese
et Porta San Pancrazio, comprenant la légion Garibaldi,
le bataillon de jeunes vétérans, le bataillon universitaire,
la légion d'émigrants et les douaniers.
La deuxième brigade, de 400 hommes, commandée par
le colonel Luigi Masi, couvrait la
zone entre Porta Cavalleggeri et Porta Angelica, la troisième
brigade commandée par le colonel Savini, avait été
déployée pour défendre les murs sur la gauche
du Tibre, tandis que la quatrième brigade, de 3 000 hommes,
sous les ordres du colonel Bartolomeo
Galletti, était en réserve, pour intervenir
partout où il y avait besoin, et comprenant la légion
romaine, les sapeurs du génie et les carabiniers (Prili).
La République romaine souffrit d'un manque d'hommes et
d'armes, à tel point que le 1er avril, un décret
ordonna aux citoyens de livrer leurs fusils moyennant paiement.
Toutes les cloches inutilisées de la ville furent employées
à construire des canons pour la défense de la République
(Kertzer), et les carrosses des nobles
et cardinaux furent réquisitionnés et dépouillés
de leurs caisses pour fabriquer des chars de transport militaire
(Chigi).
Pie IX
le prend mal
Pie IX réagit violemment à la création de
la République romaine, et même après sa fin,
il cracha une quantité choquante d'insultes et de calomnies
contre ses successeurs au pouvoir. Dans sa longue allocution du
20 avril 1849, dite "Quibus
quantisque" il dit entre autres : "les demandes
d'institutions nouvelles et le progrès si hautement proclamé
par les hommes de cette espèce, tendent uniquement à
exciter des troubles perpétuels, à détruire
totalement et partout les principes de la justice, de la vertu,
de l'honneur et de la religion ; à établir, à
propager et à assurer au loin, au grand dommage et à
la ruine de toute société humaine, la domination
de cet horrible et lamentable système, radicalement contraire
à la raison et au droit naturel, et qu'on appelle le socialisme
ou le communisme".
Et de plus : "Vénérables Frères,
ils vous sont parfaitement connus ces monstrueux systèmes
de toute nature qui, sortis du puits de l'abîme pour la
dévastation et la ruine de tous, se sont répandus
de tous côtés, au grand détriment de la religion
et de la société civile, et se déchaînent
aujourd'hui avec fureur. Ces doctrines perverses et empoisonnées,
les hommes ennemis les sèment sans relâche parmi
les multitudes, soit par la parole, soit par des écrits,
soit par des spectacles publics, afin d'accroître de jour
en jour et de propager une haine qui s'emporte sans frein à
toute espèce d'impiété, de passions et de
désordres".
Et encore : "la ville de Rome, siège principal
de l'Église catholique, est devenue une forêt pleine
de monstres frémissants, puisque les hérétiques,
les apostats de toutes les nations, les maîtres de ce qu'on
appelle le socialisme ou le communisme, animés contre la
vérité catholique d'une haine profonde, s'efforcent
par leurs discours, par leurs écrits, par tous les moyens
en leur pouvoir, d'enseigner, de propager leurs fatales erreurs,
et de corrompre les esprits et les curs, afin que dans Rome
même, si cela était possible, la sainteté
de la Religion catholique et la règle irréformable
de la foi soient perverties ? " (traduction de : http://jesusmarie.free.fr)
Le pape et ses partisans prirent toutes les mesures possibles
pour entraver la république, du boycott par les fonctionnaires
aux coutumières madones douloureuses ou autres images sacrées
qui pleuraient ou ouvraient les yeux ou se décoloraient.
Pie IX se trouva visé par de nombreuses caricatures et
le 26 mai 1849 il fit même l'objet d'une publication intitulée
"Corollaire de jet de sort"
dans laquelle il était pointé du doigt comme un
porte-malheur, indiquant une série de coïncidences
négatives qui avaient eu pour victimes des personnes qui
l'avaient rencontré ou des lieux avec lesquels il avait
eu affaire.
Le pape excommunia les promoteurs de l'Assemblée constituante,
mais les Romains le prirent comme une plaisanterie, écrivant
sur un urinoir public à via Frattina "dépôt
d'excommunication", et prenant les chapeaux en étain
de cardinal, qui étaient exposés par les chapeliers,
les portant comme dans une procession mortuaire, puis en les jetant
dans le fleuve depuis le pont Sisto (Chigi).
Au secours
du pape
Le pape exhortait avec insistance les monarchies catholiques à
intervenir pour le remettre sur le trône. L'empire austro-hongrois,
auquel appartenaient la Lombardie et la Vénétie,
craignait un excès de libéralisme en Italie (Prili), et le 23 mars 1849, au lendemain
de la défaite de Charles-Albert, le chancelier Klemens
von Metternich ordonna d'occuper les provinces du nord de
l'État pontifical , avec l'armée dirigée
par Franz von Wimpffen,
d'abord Ferrare et sa province, puis Bologne, où ils rencontrèrent
une résistance farouche, ne l'emportèrent que par
un bombardement intense, qui fit de nombreuses victimes et destructions.
Les Austro-Hongrois conquirent ensuite Imola, Forlì, Cesena
et Rimini (Prili), puis l'Ombrie et les Marches
(Monsagrati).
Le 27 avril, le roi des Deux-Siciles Ferdinand II avec ministres,
dignitaires et armée franchit la frontière de la
République romaine. Garibaldi, bien qu'avait été
blessé lors des combats contre les Français le 30
avril, quitta Rome pour l'attaquer le 4 mai, le battit à
Velletri et Palestrina et le repoussa (Natalini), et ne fut que l'interdiction par les chefs
militaires républicains qu'empêcha le "Héros
des deux mondes" de le chasser dans son Royaume. Les
soldats royaux avaient une terreur presque religieuse de Garibaldi
et de ses troupes, à tel point qu'ils étaient très
enclins à se rendre.
L'armée espagnole, en revanche, était intervenue
très tardivement et avec peu de personnel (selon Chigi
40 ou 50), faisant pratiquement avancer les choses.
L'intervention
française
La France se trouvait au contraire dans une position délicate,
la deuxième République, née le 25 février
1848, était d'une part liée à sa propre constitution
selon laquelle "n'emploie jamais ses forces contre la
liberté d'aucun peuple" et instituait la liberté
des cultes , et d'autre part, elle vit le président de
la République nouvellement élu , Louis Napoléon
Bonaparte, neveu de Napoléon, prendre des positions ambiguës
et opportunistes, mais essentiellement réactionnaires.
La France envoya le « Corps expéditionnaire de
la Méditerranée » dirigé par le
général Nicolas Charles Victor
Oudinot, qui prit la mer de Marseille et de Toulon le 21 avril
1849 avec 7 000 hommes, se faisant passer pour le défenseur
des intérêts économiques légitimes
français, afin d'éviter l'intervention de l'Autriche.
Oudinot promettait de respecter le vote du peuple romain
et de ne pas imposer au peuple un gouvernement qu'il
ne voulait pas.
Les Français à 11h00 le 25 avril 1849 commencèrent
à débarquer à Civitavecchia,
où ils ordonnèrent et obtinrent immédiatement
la reddition de la garnison républicaine locale, faisant
ainsi comprendre leurs intentions. Sur le chemin de Rome, les
Français trouvent de nombreuses pancartes leur rappelant
les engagements de fraternité et de non-ingérence
que leur imposait la Constitution de 1848.
Même les résidents français à Rome
adressèrent à leurs compatriotes en uniforme un
manifeste leur demandant de ne pas
trahir les idéaux de la France républicaine et de
ne pas intervenir par les armes en faveur de l'absolutisme.
Une délégation de députés de l'Assemblée
romaine invita Oudinot à annuler l'assaut, pour éviter
de rencontrer une résistance acharnée. Le général
répondit avec mépris : "Quelle bêtise
! Les Italiens ne se battent pas. J'ai réservé une
table pour dîner à l'Hotel
de la Minerve, et j'arriverai à l'heure" (Kertzer).
Oudinot ne jouissait pas d'une grande estime en tant qu'officier
: selon le ministre français des affaires étrangères
Alexis de Tocqueville , il était
si obtus qu'il ne pouvait pas penser à deux choses à
la fois : mettre fin à la « terreur »
exercée par les « démagogues »
et en même temps encourager le « parti des libéraux
». Un éditorial du Times du 5 juillet disait : "Le
général Oudinot a été choisi pour
ce poste parce qu'il était le fils d'un maréchal
de Napoléon et grâce à ses connaissances dans
la société française" (Kertzer).
Oudinot crut donc trouver les portes ouvertes et le 30 avril il
ordonna l'assaut de la ville, prévoyant entre autres l'entrée
par la porte Porta Pertusa, murée
depuis deux siècles (Natalini).
Les Français furent plutôt repoussés avec
de lourdes pertes, laissant de nombreux prisonniers, et campèrent
à Castel di Guido, à 20 kilomètres de la
ville.
Le 7 mai, le Triumvirat décrèta qu'on ne pouvant
jamais considérer les Républiques française
et romaine en état de guerre, les prisonniers français
devaient être renvoyés chez leur armée et
le peuple était invité à les fêter,
et c'est ainsi qu'il advint (Chigi).
Une trêve de facto s'établit alors, tandis
qu'Oudinot demandait des renforts et qu'à l'Assemblée
nationale française les députés de gauche
imposèrent l'envoi d'un médiateur plénipotentiaire,
le diplomate Ferdinand De Lesseps, pour
négocier. De Lesseps s'accorda avec Mazzini le 30 mai sur
une sorte de protection française de la population romaine
(Monsagrati), sans interférer dans
l'administration (Natalini), mais la République romaine
n'était pas mentionnée dans l'accord (Monsagrati),
Oudinot rejeta les propositions de Lesseps et pendant ce temps,
le 14 mai, les élections législatives en France
aboutirent à une forte majorité réactionnaire
à l'Assemblée nationale. Lesseps fut rappelé
dans sa patrie et déféré au Conseil d'Etat.
Sa carrière diplomatique se termina et il se lança
dans les affaires, promouvant avec succès l'entreprise
de creusement du canal de Suez (1859-1869), et, avec moins de succès,
celle du canal de Panama.
Entre-temps, 30 000 renforts français avaient débarqué,
et le 30 mai, le jour même du pacte Lesseps-Mazzini, l'armée
française occupait au soir la colline de Monte Mario (Natalini).
L'attaque
finale
Enfin, en étant sûr du soutien de l'Assemblée
nationale française, Oudinot annonça son attaque
contre Rome pour le 4 juin, mais avec l'énième coup
déloyal, il commença à attaquer à
3 heures du matin le 3 juin (Garibaldi).
Les Romains ne s'attendaient pas à une attaque précoce,
et de plus ils avaient négligé la défense
aux points où les Français attaquaient (Natalini).
L'attaque d'Oudinot dura un mois, avec de fortes canonnades depuis
les collines (Monti Parioli, Aventino) pour éviter le corps
à corps, qui aurait été beaucoup plus sanglant
pour les assaillants. Les Français avaient 30 000 hommes
avec 75 canons, la République 19 000 hommes, dont 12 000
réguliers, issus pour la plupart des milices papales.
Les murs du Janicule ( Mura gianicolensi ), construits en 1643,
étaient la principale défense des républicains.
Les combats les plus durs eurent lieu à la Porte
Cavalleggeri, Porte San Pancrazio,
et dans les villas des nobles, transformées en remparts
de défense : Villa Corsini, connue sous le nom de Casino
dei Quattro Venti (Villa des Quatre Vents, complètement
détruite, sur ses ruines en 1859 on edifia l'arc
des Quatre Vents), villa Sciarra, villa Giraud dite "il
Vascello" ("le Vaisseau") bel édifice en
forme de navire sur un rocher, contrôlé par la légion
de Giacomo Medici, qui résista
pendant trois semaines alors même qu'il n'était plus
qu'un tas de ruines (Prili). Villa Savorelli, aujourd'hui
Villa Aurelia, était le quartier général
de Garibaldi, et s'effondra en grande partie pour les bombardements.
Devant elle, la batterie de la Montagnola qui, dans la nuit du
29 au 30 juin, s'opposa aux Français, et après un
combat acharné au corps à corps tous les artilleurs
qui la défendaient furent tués. Villa Spada, le
nouveau quartier général de Garibaldi, était
controlée par les bersaglieri de Luciano Manara jusqu'à
la toute fin (Prili).
Dans la nuit du 20 juin,
les Français prirent possession d'une partie des remparts
du Trastevere, après une lutte qui vit à nouveau
l'armée romaine résister avec acharnement et peut-être
même cette nouvelle confirmation de loyauté, incita
une nouvelle fois Mazzini à refuser de se rendre (Prili).
L'armée française réussit à traverser
le Tibre au Pont Milvio, malgré
la résistance émouvante du Bataillon Universitaire
Romain. On dit que les étudiants, à court de munitions,
jetèrent même leurs livres sur l'ennemi (Prili).
Le nombre de victimes de la République romaine n'est pas
certain : d'après Severini moururent environ un millier
de personnes, dont 942 furent identifiées, les deux tiers
d'entre elles venaient de l'État pontifical et près
de la moitié d'entre elles étaient des troupes régulières.
D'après Prili, rien que dans la dernière bataille,
moururent 3 000 Italiens et 2 000 Français.
Parmi les défenseurs de la République se trouvait
Goffredo Mameli, pas encore
vingt-deux ans, auteur du texte du "Canto nazionale"
("Chant national"), ensuite "Canto degli
Italiani" ("Chant des Italiens"), hymne
de la République romaine et, à partir du 12 octobre
1946, de la République
italienne, également connu sous le nom de "Fratelli d'Italia"
("Frères d'Italie").
Mameli mourut le 6 juillet d'une gangrène suite à
une blessure à la jambe subie lors de la bataille du 3
juin. D'autres victimes
illustres pour la République furent Enrico
Dandolo, Luciano Manara,
Francesco Daverio, Angelo
Masina, Emilio Morosini
(Morigi).
L'assassinat
de la République
En 1850 Karl Marx en "Les Luttes
de classes en France - 1848 à 1850" mentionna
"l'assassinat de la république romaine par la république
française".
Le 30 juin, l'attaque finale commença, Oudinot tenta d'imposer
la reddition, qui fut refusée, estimant qu'il valait mieux
tomber avec honneur (Monsagrati). Enfin, c'était la mairie
qui concorda avec Oudinot sur les modalités de livrer Rome
aux envahisseurs, déclarant "ne céder qu'à
la force" (Monsagrati)
Le 3 juillet, vers 17 heures, le tambour et les sons de la fanfare
militaire française commencent à se faire entendre
de loin : l'avant-garde des troupes d'Oudinot franchit la Porte
del Popolo, marcha sur le Corso et via Condotti, passa devant
la caffé Nuovo et caffè delle Belle Arti, les deux
cafés les plus fréquentés par les Républicains,
où les Français furent accueillis par des sifflets,
des cris et par des " hurlements fous : « vive la
République romaine, mort aux prêtres, mort à
Pie IX, nous ne voulons pas de prêtres" »
(Severini).
Le vendredi 12 avril 1850 dans l'après-midi, après
17 mois d'exil, le pape rentra à Rome par la porta
San Giovanni, "plus absolu qu'avant" (Bonazzi).
Le 31 juillet, le pape installa une commission de trois cardinaux,
ironiquement appelée « triumvirat rouge »
en raison de la couleur des robes des cardinaux, chargée
d'annuler point par point les lois de la République mais
aussi celles de Pie IX avec un contenu libéral (Monsagrati).
Les autorités françaises supprimèrent immédiatement
les nombreux journaux qui avaient vu le jour dans la courte fenêtre
de liberté de la République. Le décret
fut publié dans le Giornale di Roma, le seul autorisé,
même avec les fonctions d'un journal officiel, et comme
une ironie des choses (ou peut-être était-ce un choix
délibéré), il fut publié précisément
le 14 juillet 1849, la fête nationale française,
mais aussi la journée commémorative de la révolution
de la liberté, de l'égalité
et de la fraternité.
Garibaldi sur la place Saint-Pierre, devant une multitude de personnes
acclamantes prononça une « petite oraison
» pour ses légionnaires : « Je quitte Rome.
Quiconque veut continuer la guerre contre l'étranger, venez
avec moi. Je n'offre ni salaire, ni cantonnement, ni commissions
; j'offre la faim, la soif, les marches forcées, les combats
et la mort. Quiconque a le nom de l'Italie non seulement sur ses
lèvres mais dans son cur, suivez-moi ».
4 000 le suivirent (Monsagrati), pour se diriger vers Venise
et défendre la République sur, mais en cours
de route, ils furent attaqués par les Autrichiens et par
les troupes fidèles au pape, qui les tuèrent ou
les mirent en fuite. Garibaldi, avec sa femme Anita,
qui le 26 juin était arrivé à Rome de Nice
et était enceinte, se dirigea vers Venise, mais fut attaqué
par des navires autrichiens et se réfugia dans le delta
du Pô où Anita mourut le 4 août 1849, probablement
du paludisme, près de la ferme
Guiccioli, dans le lieu dit Mandriole à Ravenne. Dans
les jours suivants, à 50 km de distance furent fusillés
Ciceruacchio, avec ses 2 fils (un de 13 ans) et d'autres, et en
Bologne le prêtre Ugo Bassi,
qui avaient fui Rome avec Garibaldi.
Giuseppe Mazzini resta à Rome, comme pour défier
les autorités de restauration de l'arrêter, et ne
partit que le 16 juillet, prenant la mer de Civitavecchia, bien
qu'il n'avait pas les documents d'expatriation, sur un bateau
à vapeur corse à destination de Marseille, d'où
il ensuite atteignit Genève. passant par Lyon (Monsagrati).
Les troupes françaises restèrent à Rome jusqu'en
1870 : le 16 juillet, Louis Napoléon, entre-temps proclamé
empereur sous le nom de Napoléon III, avait déclaré
la guerre à la Prusse. Le 18 juillet, Pie IX, lors du Concile
Vatican I, proclama le dogme de l'infaillibilité papale.
Cela donna à l'empereur français une excuse pour
abandonner le pape à lui-même, alors le 27 juillet
il ordonna le retrait des troupes de Rome (Kertzer).
Moins de deux mois plus tard, le 20 septembre, les troupes du
Royaume d'Italie occupaient Rome, après être entrées
de la brèche de la Porte
Pia, et le 3 février 1871, Rome devenait la capitale
de l'Italie, tandis que le reste de l'État pontifical avait
été annexée à l'Italie à plusieurs
reprises, à partir de 1859.
Les dégâts
portées par Oudinot au patrimoine artistique de Rome
Le choix d'Oudinot d'éviter le corps à corps avec
les républicains, mais plutôt de bombarder Rome depuis
les hauteurs, ne pouvait manquer de créer d'énormes
dommages aux joyaux du patrimoine artistique de Rome.
Ils atteignirent des églises (Santa
Maria in Trastevere) et des hôpitaux (Santo
Spirito, quatre bombes, dont une blessa une orpheline), les
fresques du Pinturicchio à San
Cosimato furent complètement détruites, celles
du Domenichino à San Carlo
ai Catinari et l'Aurore de Guido Reni
au Palais Rospigliosi furent endommagés, le temple
de la Fortune virile (aujourd'hui appelé Temple de
Portunus) à la Bocca della Verità (Bouche de la
Vérité) fut aussi frappé (Monsagrati). Le clocher de San
Pietro in Montorio, sur le Janicule, s'effondra avec le toit
à l'intérieur de la nef (Natalini).
Le toit de la chapelle
Sixtine fut touché par quatre balles, qui rebondirent
ailleurs. Dans diverses salles du palais du Vatican il y eurent
des carreau de verre et des cristaux brisés, dans la galerie
des tapisseries arrivèrent cinq balles de stutzen
(carabines) , dont l'une frappa une tapisserie de Raphaël
( Saint-Paul prêche
à Athènes ), et la Basilique
Saint-Pierre eut de nombreux dégâts de boulet
de canon (Natalini). Dans le Palais
Colonna est encore conservé un boulet
de canon qui s'enfonça dans l'une des marches de la
galerie, pleine d'uvres d'art et de décorations précieuses,
tandis qu'un autre boulet
se trouve dans l'église de San
Bartolomeo allIsola, et un se trouve du côté
de l'église de San Pietro in Montorio, retrouvée
en 1995 et insérée dans une plaque
commémorative.
Les représentants consulaires des États-Unis, de
l'Angleterre, de la Russie, de la Prusse, du Danemark, de la Suisse,
des Pays-Bas, du Royaume de Sardaigne, de San Salvador et du Portugal
envoyèrent une protestation formelle à Oudinot pour
arrêter le bombardement, sans aucun résultat (Prili).
Le témoignage
de Werner
Un témoignage de l'état des lieux après les
batailles a été laissé par le peintre allemand
Carl Werner (1808-
1894), qui peignit
une série d'aquarelles, dont en 1858 le graveur Domenico
Amici (1808-post 1871) grava douze planches à l'eau-forte
("Vedute dell'assedio di Roma nel 1849", c'est-à-dire"
"Vues du siège de Rome en 1849"), conservées
au Istituto Centrale
della Grafica de Rome. Les estampes ont été
scannés et sont disponibles sur le site Internet de la
Région Lombardie https://www.lombardiabeniculturali.it/.
Les femmes
de la République
L'air de liberté et d'égalité de la République
fut pleinement saisi par les femmes romaines, qui dès le
début prirent l'initiative politique, en participant aux
réunions électorales, et l'initiative militaire,
en combattant avec les hommes sur les murs.
La jeune Colomba Antonietti
23 ans, boulangère originaire de Foligno (née à
Bastia Umbria), décéda le 13 juin dans les combats
de la Porte San Pancrazio, tuée sur le coup par un boulet
de canon qui la frappa par ricochet, après avoir tué
une autre patriote. Pour défendre la République
romaine, elle s'était coupée les cheveux et s'était
déguisée en homme, à la suite de son mari
Luigi Porzi, lieutenant dans l'armée républicaine.
Elle avait participé aux batailles de Velletri et de Palestrina,
gagnant les éloges de Garibaldi.
Les femmes participèrent également à la construction
des barricades, les ornant souvent de fleurs, à la réparation
des brèches dans les murs, au ramassage des "pierres
mortelles et des rochers inexorables" à la fabrication des cartouches et au dangereux
désamorçage des bombes non explosées. De
plus, de nombreuses femmes romaines renoncèrent à
leurs bijoux pour alimenter les caisses républicaines (Carocci).
La princesse Cristina Trivulzio di Belgiojoso
organisa un service d'ambulance militaire pour la première
fois au monde, avant même Florence
Nightingale (qui commença son travail pendant la guerre
de Crimée en 1854), mobilisant de nombreuses femmes protagonistes
du Risorgimento, y compris des étrangères (Monsagrati).
Les prostituées se distinguaient parmi les femmes qui secouraient
les blessés, ce qui donna au pape l'audace d'offenser de
manière effrontée toutes les femmes qui se sacrifiaient
dans une tâche difficile de pure piété chrétienne
envers leur prochain. Dans l'encyclique Nostis
et nobiscum Pie IX écrivit que les « ennemis
de toute vérité, de toute justice, de toute honnêteté
(...) parfois ils forcèrent les pauvres malades,
luttant contre la mort et privés de tous les conforts de
la Religion, à rendre leur âme à Dieu parmi
les séductions de quelque prostituée effrontée
».
Le mois suivant, Cristina di Belgiojoso, en réponse aux
paroles du pape, répliqua : « Saint-Père
», écrivit-elle, « j'ai lu dans un journal
français une partie d'une encyclique de V.S. aux
évêques d'Italie dont [...] V.S. ajoute que ces victimes
ont été forcées d'expirer dans les bras de
prostituées. Puisque l'introduction des femmes dans les
hôpitaux de Rome est mon uvre [...] je crois devoir
répondre aux accusations de Votre Sainteté. [...]
Tous les hôpitaux ont toujours été régulièrement
desservis par des prêtres, et [...] pas une des nombreuses
victimes, à juste titre par V.S. déploré,
mourut sans l'assistance d'un prêtre et le réconfort
des sacrements. Si V.S. l'ignore, cependant vos Délégués
ne l'ignorent pas , car jadis les Cardinaux venaient d'être
réintégrés dans la plénitude de leurs
facultés par V.S. conférés, tous les prêtres
qui avaient exercé leur ministère sacré dans
les hôpitaux furent incarcérés dans les prisons
du Saint-Office ". La lettre se terminait : «
L'accusation portée par V.S. ne résisteront pas
à mon démenti , et ceux qui ont donné aux
femmes romaines miséricordieuses une nouvelle honte et
un nouveau nom de prostituées seront peu nombreux, au cur
dur et à l'esprit aveugle. » (Kertzer)
Les juifs
de la République
Avec l'élection de Pie IX, les Juifs romains avaient entrevu
une possibilité d'améliorer leur condition, qui
leur imposait l'obligation de résidence dans le Ghetto,
avec la fermeture des portes et l'interdiction de sortir la nuit,
en plus de la déni de tous les droits civiques. Les représentants
de la communauté juive de Rome adressèrent alors
une pétition au pape. N'ayant reçu aucune réponse,
ils envoyèrent une copie du document à Salomon
Rotschild, directeur de la banque de Vienne, qui avait prêté
au pape de grosses sommes. Rothschild avait donc rencontré
le nonce papal, lui demandant d'intercéder auprès
du pontife. C'est peut-être pour cette raison que Pie IX
dans les deux premières années de son pontificat
avait assoupli les obligations pour les Juifs, autorisant certains
d'entre eux à quitter leur quartier, tandis que les portes
du Ghetto avaient été démolies le 10 avril
1848, probablement par les Juifs eux-mêmes (Kertzer).
Avec le retour de l'autorité pontificale, à la fin
de la République romaine, le cardinal Antonelli précisa
aussitôt que les juifs n'avaient plus le droit d'ouvrir
des commerces hors du Ghetto et qu'ils auraient été
bientôt enfermés à nouveau dans leurs quartiers
(Kertzer).
Dans la nuit du 25 octobre 1849, à quatre heures du matin,
les soldats français mirent en place un cordon de sécurité
autour du Ghetto, où vivaient alors cinq mille Juifs, et
pendant deux jours la police pontificale procéda à
des fouilles minutieuses, maison par maison, avec l'intention
de récupérer des biens ecclésiastiques volés
ou refourgués. Ils ne trouvèrent presque rien mais
il y eut une confirmation de la haine raciale des couches les
plus ignorantes du peuple romain contre les Juifs, utile comme
bouc émissaire pour l'impasse de Rome. (Kertzer). En fait, hors du Ghetto, les pires sujets
de la plus basse populace s'agitèrent , en proie à
un antisémitisme jamais endormi (Natalini).
Leon Carpi, dans son journal intime "Blocco dei Francesi
al Ghetto di Roma" ("Bloc des Français
au Ghetto de Rome") raconte l'étonnement et l'anxiété
qui frappait chaque famille, aussi parce que le but de la mesure
n'avait pas été dit. Lorsqu'on apprit enfin à
l'aube du lendemain que des visites à domicile allaient
avoir lieu, le soulagement fut annulée en voyant des hommes
honorables et respectables « cruellement traînés
en prison, sans autre raison que par caprice. Quelqu'un cria dans
les rues que l'état de siège ne serait levé
que lorsque les dirigeants de la communauté juive auraient
dénoncé ceux qui possédaient, disaient-ils,
les objets volés dans certaines églises et au Palais
apostolique » (Natalini).
La Constitution
de la République
La République romaine ne dura que 145 jours, mais elle
laissa un document d'une grande importance, la Constitution
de la République romaine, rédigée par
l'Assemblée constituante, approuvée par l'Assemblée
nationale le 1er juillet et proclamée par le Capitole le
4 juillet, avec la lecture de tous les articles, au milieu des
applaudissements tonitruants et des mouchoirs agités des
maisons, en présence des Français, qui entre-temps
avaient occupé Rome, mettant fin à la République
romaine
La Constitution contient des principes très avancés
pour l'époque, mais aussi d'une grande actualité,
tels que la liberté de culte (principe VII), l'abolition
de la peine de mort (article 5) et le suffrage universel (article
20), qui anticipèrent la Constitution
de la République italienne de 1948, quatre-vingt-dix-neuf
ans plus tard, ainsi que le drapeau
et l'hymne national.
Les difficultés
de la République et sa chute
La chute de la République romaine était principalement
due à l'attaque simultanée de certains des États
les plus puissants (Monsagrati), contre une petite armée
composée en grande partie de volontaires, qui n'avait pas
réussi à établir des alliances internationales.
De plus, l'énorme dette publique héritée
du régime papal et reconnue par l'État n'avait pas
pu être honorée : 46 millions d'écus en bons
du Trésor dévalués entre les mains de particuliers
et de banques étrangères, dont 37 étaient
un héritage du mauvais gouvernement de Grégoire
XVI (Severini). L'ensemble des problèmes
pratiques suscita quand même la déception et la méfiance
des citoyens.
Il y avait aussi des conflits idéologiques entre Mazzini,
qui craignait que la République romaine ne se résolût
en un phénomène local, plutôt que d'être
le premier noyau d'une République et d'une Constitution
italiennes, et les republicains plus progressistes (Mazzuca). En outre, Mazzini s'efforçait
de tenir à distance tout discours faisant allusion à
la lutte des classes et écrivait : « le caractère,
les habitudes, les besoins locaux des peuples romains offrent
une garantie très ample du caractère modéré
et conservateur de notre République ; celles des soi-disant
républicains rouges ou socialistes sont tout à fait
inapplicables chez nous. La République romaine réduite
et garantie dans son essence normale et naturelle ne pourra jamais
être une propagande de principes révolutionnaires
et destructeurs de l'équilibre universel » (Natalini).
Carlo Pisacane, au contraire, pensait la République comme
un instrument de transformation sociale, tout en déplorant
l'insuffisance des démocrates à susciter la libre
initiative populaire. Son idée d'une armée révolutionnaire
voyait l'union entre la question militaire, la perspective politique
et la question sociale, réunies dans l'idée d'une
nation en armes pour une initiative de masse (Carocci). Une position en partie similaire fut prise
par Quirico Filopanti et surtout par Felice
Orsini, pour qui les raisons de la défaite étaient
imputables à la modération excessive dont avait
fait preuve le Triumvirat Mazzini, responsable selon lui de ne
pas avoir pris des mesures plus « radicales et révolutionnaires
» et de n'avoir pas étendu l'insurrection au-delà
des frontières du royaume de Naples.
Cependant, malgré le fait que dans certains cas le drapeau
rouge avait été agité (Monsagrati), et malgré les accusations de communisme
lancées par Pie IX et la presse réactionnaire, les
tensions socialistes n'existaient qu'à l'état embryonnaire,
et avaient du mal à exprimer une identité indépendante.
Au-delà de Filopanti, il n'y avait que Carlo Rusconi, premier
élu à Bologne avant Filopanti, qui prit des positions
similaires aux socialistes. En effet, le Manifeste
du parti communiste n'avait été publié
par Marx et Engels qu'un an avant, le 21 février 1848.
Médailles
Le général Oudinot, responsable de la défaite
française du 30 avril et de l'attaque en traitre dans la
nuit du 2 au 3 juin, fut décoré par le pape de la
frappe d'une médaille portant au recto
: "Vict · Oudinotius · Gallorum
· Exercitui · Praefectus" ("Victor
Oudinot chef de l'armée française") et
au verso "Urbem
/ Expugnare Coactus / Civium et Artium / Incolumitati / Consulvit
/ A. MDCCCXLIX " ("Forcé de conquérir
la ville / se soigna / de la sécurité / des citoyens
et des uvres d'art"). Comment et combien Oudinot
se soigna des citoyens et des uvres d'art a été
expliqué dans les paragraphes précédents.
Il existe également des médailles satiriques contre
Oudinot et le pape, comme celle qui porte au recto "Ultimo
Assedio _ 30 Giugno 1849" ("Dernier siège
_ 30 juin 1849") et au verso "Cani Francesi,
/ E Tu Brenno Imbecille / E Tu Papa Impio / Maledizione / Sopra
di Voi !" ("Chiens de français, / Et toi
Brennus imbecile / Et toi Pape impie / Malédiction / Sur
toi!") (lien).
Ou l'autre, en français : "De Par /L. Napoleon,
/ La France Papiste / En 1849 / Au 19° Siecle, / En Republique"
et au verso: "Detruit Rome, / En Faveur / de l'Exile
de Gaete / Honte à Pie IX ! / Honte / Aux Francais !"
(lien).
Mémoire
de la République
Pendant de nombreuses années, le 9 février, anniversaire
de la République, a été commémoré
par les républicains, en particulier en Romagne et dans
les Marches (Severini).
En 1941, sur la colline du Janicule, près de l'église
de San Pietro in Montorio, dans l'un des endroits où les
combats les plus sanglants eurent lieu, a été construit
le Mausolée Ossuaire du
Janicule, qui abrite les restes des morts pour les Romains
République, dont, au fond de la crypte, ceux de Goffredo
Mameli.
La Porte San Pancrazio, partiellement détruite lors des
batailles de 1849, a été reconstruite entre 1854
et 1856, et le 17 mars 2011 , à l'occasion du 150e anniversaire
de l'unification de l'Italie, la présidence du Conseil
des ministres et le Département de la culture Politiques
et de Communication, Surintendance du Patrimoine Culturel de Rome,
ont promu la création en son sein d'un nouvel espace muséal
dédié à la République Romaine de 1849,
le Museo della Repubblica romana e della Memoria Garibaldina (lien).
Le même jour, le président de la République,
Giorgio Napolitano, a inauguré
sur la colline du Janicule le mur
de la Constitution de la République romaine de 1849.
Sur le parapet du belvédère de la promenade Passeggiata
al Gianicolo, près de Villa Lante, le texte entier de la
Constitution est gravé
sur des panneaux de pierre artificielle, sur une façade
de cinquante mètres de long.
Ce
serait bien de recommencer à célébrer l'anniversaire
de la République romaine chaque année le 9 février.
Bibliographie
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- dal 1495 al 1860. Tipografia Boncompagni e C., Perouse, Italie.
lien
CAROCCI Roberto
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nel Risorgimento. Odradek, Rome, Italie.
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di grazia 1849 e secondo della loro repubblica. Tip. Sociale
degli Artisti Tipografi, Turin, Italie. lien
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Chigi dal 1830 al 1855. Stab. Tip. F. Filelfo, Tolentino (Macerata,
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Italie.
GARIBALDI Giuseppe (1932) Memorie autobiografiche. Casa
Editrice Bietti, Milan, Italie.
KERTZER David Israel (2019) Il Papa che voleva essere re :
1849: Pio IX e il sogno rivoluzionario della Repubblica romana.
Garzanti, Milan, Italie.
MARX Karl (1850) Le lotte di classe in Francia dal 1848 al 1850.
www.marxist.org. lien
MAZZUCA Giancarlo (2007) La storia della Repubblica Romana del
1849. Libro aperto, Ravenne, Italie.
MONSAGRATI Giuseppe (2014) Roma senza il Papa : la Repubblica
romana del 1849. Giuseppe Laterza & Figli S.p.A., Rome
- Bari, Italie.
MORIGI Massimo (1986) Gloria alla Repubblica romana : compendio
de "La Repubblica romana del 1849" di Giovanni Conti.
Edizione Moderna, Ravenne, Italie.
NATALINI Guglielmo (2000) Storia della Repubblica romana del Quarantanove.
U. Magnanti, Nettuno, Rome, Italie.
PIO IX (1849) Allocuzione Quibus, Quantisque
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du Vatican. lien
PRILI Claudio (2012) Anatomia di un sogno (La Repubblica romana).
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SEVERINI Marco (2011) La Repubblica romana del 1849. Marsilio,
Padoue, Italie.
Sites
consultés
Biblioteca
di Storia Moderna e Contemporanea - Collezioni digitali - la Repubblica
romana. lien
http://jesusmarie.free.fr
- Allocution Quibus Quantisque lien
Conseil constitutionnel
- Constitution de 1848, IIe République lien
Musée
Carnavalet, Histoire de Paris. lien
La Moneta
- Network di Numismatica e Storia - Numismatica Italiana lien