L' île de Santo-Stefano , dans l' archipel des Pontines , a été pour 170 ans le siège d'un pénitencier , qui abrita beaucoup de détenus , illustres et obscurs , mais tous victimes de très dures conditions de détention et souvent de violences , qui parfois leur menaient à la mort.
Les
îles Pontines
Les îles Pontines ont une origine volcanique , depuis 18
de decembre de 1934 font part de la province de Latina ( avant
elles étaient dans la province de Naples ) et sont divisées
en deux communes , celui de Ponza , comprenant l' île au
même nom avec 3107 habitants sur une superficie de 7,5 km²
et les îles inhabitées de Palmarola (1 km²),
Zannone (0,9 km²) et Gavi (0,24 km²). L' autre commun
de l' archipel est celui de Ventotene , qui comprend l' île
homonyme ( site
web ) avec 708 habitants sur 1,25 km² , et l' île
inhabitée de Santo-Stefano (0,29 km²).
Les Pontines étaient employées comme lieu de relégation
déjà à l'époque romaine , et en particulier
Ventotene (à cette époque nommée Pandataria)
abrita pour cinq ans Julia l'Aînée
, la fille de l' empereur Auguste , envoyée en exil par
son père en 2 av. J.-C. , tandis que sa mère Scribonia
, bien qu' avait demandé de suivre sa fille, ne fut pas
contentée. Plus tards la fille de Julia, Agrippine
l'Aînée , mère du futur empereur Caligola
, fut envoyée par Tibère sur l' île , où
se laissa mourir de faim. Ans après Octavia
, femme de Néron , fut envoyée en exil en 62 et
peu après fut faite tuer même par son mari à
l' âge de vingt ans. Enfin Pandataria fut domicile obligé
de Flavia Domitilla , petite-fille
de l' empereur Vespasien et nièce des empereurs Titus et
Domitien , confinée parce que chrétienne et ensuite
proclamée sainte.
Les îles Pontines, connues sous le nom d« îles
Farnésiennes », faisaient partie dun vaste
patrimoine féodal attribué en 1738, en vertu de
traités internationaux, au roi Charles VII de Bourbon,
qui en 1759, devenu roi dEspagne, laissa la couronne de
Naples et les biens correspondants à son fils, qui devint
roi Ferdinand IV. Les îles de larchipel faisaient
donc partie des « biens allodiaux », cest-à-dire
du patrimoine personnel de la maison régnante de Bourbon,
et tombaient sous la juridiction de la « Giunta degli Allodiali
» (Junte des Allodiaux), créée en 1768, et
transformée en 1790 en Intendenza Generale degli Stati
Allodiali « Intendance générale des États
allodiaux ».
Dans le XVIIIe siècle le roi de Naples Ferdinand
IV de Bourbon décidait de repeupler les Pontines ,
y compris Santo-Stefano , d' abord , en 1768, avec deux cents
galériens qui devaient édifier les maisons , avec
quelques détenues , avec lesquelles ils devaient former
des familles ; en suite furent établies sur l' île
des familles de Torre del Greco et Ischia, en particulier de Forio
et Serrara, mais aussi de Naples et du Cilento.
Au XXe siècle, le régime fasciste transforma Ventotene
en un lieu d'assignement pour les opposants politiques.
L'île
de Santo-Stefano
L' île de Santo-Stefano est la plus à l' est de l'
archipel , a une circonférence de 2 km , des diamètres
de 750 m (est-ouest) et 500 m (nord-sud) et altitude maximum de
68 m. Les côtes sont escarpées sauf qu' à
nord-ouest , et on y relèvent trois promontoires : cap
Falcone à nord , cap Romanella à nord-ouest et cap
Spassaro à sud-est. La végétation est constituée
principalement par des figuiers , agaves et figuiers de Barbarie.
L' île abritait une sous-espèce de lézard
, le lézard de Santo-Stefano ( Podarcis siculus sanctistephani,
Mertens, 1926 ) , qui s' éteignit probablement à
l' époque de la fermeture du pénitencier , à
cause de chats harets et de serpents et d' un agent pathogène
inconnu.
L' île d' après Ptolémée était
appelée Parténope , tandis que d' autres
noms de l' époque romaine étaient Palmosa,
Dommo Stephane et Borca , au Moyen Âge
Maldiventre , Bentilem et Betente , et le
nom actuel serait dû à un couvent dédié
à Saint Étienne. L' île fut colonisée
plusieurs fois , mais enfin elle resta inhabitée pour les
incursions des pirates sarrasins , qui l'employaient comme base
pour leurs incursions. Le chroniqueur napolitain du XVIIe siècle
, Innocenzo Fuidoro ( Vincenzo D'Onofrio ) , rends compte de deux
expéditions à Ventotene , qui se conclurent avec
la capture de bateaux de pirates , la prise de sarrasins comme
esclaves et la libération d' esclaves chrétiens
par les Napolitains ( 1660 ) et par les Florentins ( 1664).
Le
Panopticon
L'emploi de Santo-Stefano
comme prison remonte à l'époque bourbonienne : en
1795 les roi de Naples , Ferdinand
IV , y fit construire un pénitencier , dont le plan
fut fit entre 1792 et 1793 sur le modèle des pénitenciers
des États-Unis par l' architecte Francesco Carpi , élève
de Vanvitelli , auteur même
d' édifices publics non-pénitentiaires sur l' île
de Ventotene.
Pour des raisons d'économie, la construction fut confiée
à des condamnés aux travaux forcés. On choisit
des condamnés de moins de trois ans de prison, afin d'éviter
la tentation de l'évasion. La solution fut couronnée
de succès : entre la fin de 1793 et l'été
1795 on avait déjà complété les fondations,
le rez-de-chaussée, le premier niveau, lavant-corps
militaire, et commencé lédification de la
chapelle au centre de la cour et du second niveau.
La surpopulation des prisons napolitaines, probablement cause
contributive d'une épidémie, poussa à accélérer
la construction et à prévoir un troisième
niveau, qui entre 1797 et 1798 était quasiment terminé.
D' après le texte de 1855 , par Giuseppe Tricoli , le même
Carpi aurait été en suite reclus à Santo-Stefano
" pour crime politique " , ou même il y serait
mort , mais dans la exhaustive recherche de Amelia Pugliese on
met en évidence qu' en realité dans la période
de la présumée détention il était
libre et déroulait son travail de fonctionnaire. Les militaires
en garnison à Ponza , dirigés par Luigi
Verneau et par le même Francesco Carpi , adhèrèrent
au gouvernement républicain de Naples. Verneau , après
la manquée révolution libertaire anti-bourbonienne
à Naples , fut pendu à
Ponza.
Le pénitencier était projeté selon un modèle panoptique
, que contemplait un contrôle visuel total et constant des
détenus , pour obtenir la "domination de l'esprit
sur un autre esprit" , comme théorisé dans
le traité "Panopticon" , oeuvre du philosophe
anglais Jeremy Bentham (1748-1832) ,
assisté par son frère Samuel
Bentham (1757-1831) , ingénieur.
La structure circulaire se déroulait
autour d' une cour , et était
inspirée aux cercles de l'Enfer dantesque. Dans la cour
se produisaient les punitions corporelles , véritables
tortures qui , à fin d'avertissement , étaient infligées
sous les yeux de tous les détenus , grâce exactement
à la forme circulaire.
En correspondance avec l' entrée , la structure circulaire
était interrompue par un bâtiment rectangulaire avec
deux tours faisant face à l' extérieur et une terrasse
avec deux guérites visant à l'intérieur.
Aux étages supérieurs de ce bâtiment ils étaient
accueillis le chirurgien , deux médecins , le pharmacien
, les infirmiers et les gardiens. Au rez-de-chaussée ils
étaient placés les bureaux de direction , administration
et immatriculation , les entrepôts de vêtements et
de produits alimentaires et une taverne gérée par
un privé citoyen et ouverte aux habitants de Ventotene.
Le pénitencier fut inauguré le 26 septembre 1795
avec les premiers 200 détenus , que bientôt devinrent
600 , le nombre prévu à plein régime , et
ensuite 900 , répartis en 99 cellules
toutes égales , chacune des dimensions de 4,50 x 2,20 m.
À l' entrée du pénitencier Carpi fit apposer
comme avertissement la phrase latine : "Donec sancta Themis
scelerum tot monstra catenis victa tenet, stat res, stat tibi
tuta domus " c'est-à-dire : tant que la sainte
Thémis ( personnification de la justice pour les anciennes
grecs ) tiendra serrés à la chaîne tellement
de monstres , l'État et ta maison seront sûrs.
Les
premiers prisonniers politiques
Le 23 janvier 1799, fut proclamée la République
napolitaine, protégée par les Français, anéantie
en juin de la même année par la restauration monarchique,
soutenue par les sanfédistes du cardinal Ruffo et par plusieurs
États européens. De nombreux républicains
furent emprisonnés, aussi sur l'île de Santo Stefano,
et beaucoup d'autres furent exécutés. Parmi les
personnes emprisonnées se trouvait Raffaele Settembrini,
le père de Luigi, qui y passa quatorze mois. Egalement
le général Enrico Michele L'Aurora, qui défendit
Castel dell'Ovo, le dernier bastion de la défense de la
république, passa 23 mois à Santo Stefano, qu'il
décrivit comme « deux années de fer et
de misère »..
Les
"Ricordanze" par Luigi Settembrini
Au-delà des nombreux détenus politiques et communs
, à Santo-Stefano fut reclus même Luigi
Settembrini (1813-1876), patriote et homme de lettres qu'
y fut incarcéré en 1851 , pour purger une condamnation
à la prison à vie , convertie en exil en 1859 ,
à la veille de la chute de la domination bourbonienne.
Settembrini dans son livre " Ricordanze
della mia vita " ( Souvenirs de ma vie ) ainsi décrit
l' île : "Difficilement on peut y débarquer
, et uniquement sur de petits bateaux, car elle est hérissée
de rochers tout autour , et l' étroit
bras de mer qui la sépare de Ventotene est toujours
agité et bruyant. Elle est battue par tous les vents ,
lesquels y emmènent dans le même jour la rigueur
, le tiédeur et la chaleur de toutes les saisons ".
Settembrini décrit ensuite le pénitencier : "
Entrons dans cette tombe où sont enterrés environ
huit cents hommes vivants : nous verrons des douleurs que le monde
ne connaît pas et ne pourrait jamais imaginer : nous verrons
des hommes transformés en bêtes tombés au
plus bas de l' abjection humaine : et de cet abîme de douleur
et de crimes , nous lèverons nos yeux et notre voix à
Dieu pour consoler ceux qui souffrent et conseiller ceux qui les
font souffrir "
Et encore : "Tous ces qui s' approchent de Santo-Stefano
de la mer voient le pénitencier
dominer au sommet de la colline , qui par sa forme presque circulaire
semble être une gigantesque meule de fromage posée
sur l' herbe. Le grand mur extérieur , peint en blanc et
sans fenêtres , est parsemé de petites taches noires
, qui sont des trous très étroits en forme de meurtrières
, qui ne laissent passer que l' air. Pour débarquer sur
l île , on doit sauter sur une roche
glissante couverte d algues. En commençant à
monter une voie escarpée
et râpeuse , on trouve tout d abord une large
caverne dans laquelle le pourvoyeur du pénitencier
entrepose les fournitures ; puis en montant plus haut , on peut
voir la colline assidûment cultivée
".
Settembrini écrit
encore : " Imagine de voir un trés vaste théatre
découvert , peint de jaune , avec trois rangées
de loges formées par des arcs , qui sont les trois étages
des cellules des condamnés : imagine que dans ce lieu de
la scène on ait un gran mur , comme une toile immense ,
devant lequel se trouve la petite étendue bornée
par la palissade et par le fossé : que au milieu de ce
mur en haut se trouve une loge
couverte , que communique avec l' édifice extérieur
, et sur laquelle se trouve toujours une sentinelle qui regarde
, et domine tout autour ce théatre : et plus en haut dans
ce grande toile de mur on a beaucoup de meurtrières à
tous les points. Ainsi tu auras l' idée de ce vaste bâtiment
, ayant une forme plus grande d' un demi-cercle , avec au milieu
une vaste cour , et au milieu de la cour une petite église
de forme hexagonale , enclose tout autour par des plaques de verre.
La cour est pavée avec cailloux , a deux goulots de citerne
, et trois bases de pierre , avec des brides de fer qui soutiennent
des réverbères. Le pavé et les citernes sont
faits depuis peux d' ans : avant dans la cour on avait des orties
et rigoles d' eau , où les condamnés allaient à
boire , et souvent avec les couteaux se battaient pour se désaltérer
à ces fétide flaques ".
Settembini estime que douze cents prisonniers sont morts dans
la prison en vingt ans, dont mille ont été tués
par des camarades ou des geôliers. (Parte seconda - 1849-1859 - Gli
ergastolani)
Athos
Lisa
Le dirigeant communiste Athos Lisa , détenu à Santo-Stefano
, décrivit ainsi le pénitencier : "L'intérieur
de la prison m'apparut froid, sévère comme une pierre
tombale ... Ma pensée courut aux amphithéâtres
romains et à leur histoire, parce que l'enfer, dans le
pénitencier , est fait en guise d'amphithéâtre.
Les cellules se déroulaient le long d'une circonférence
dont il ne m'a pas été possible évaluer la
dimension. On avait des cellules au rez-de-chaussées et
au premier étage. Une coursive complètement découverte
se déroulait sur toute la circonférence en favorisant
la surveillance diurne et nocturne ... Au centre, surélevée
de terre , dominait l'église , entourée par un d'une
terrasse de laquelle on pouvait surveiller les détenus
pendant l'heure de promenade. Sous l'église , les courettes
pour la ainsi dite promenade. Le tout formait une espèce
de complexe monumental : au sommet l'église aux murs de
verre pour permettre aux détenus de "assister"
à la messe sans sortir des cellules ; autour de l'église
la coursive pour la surveillance, et plus bas les courettes qui
formaient une auréole circulaire."
Athos Lisa écrit qu'un jour il se promenait dans sa cellule
à Santo Stefano, lorsque la porte s'ouvrit et le geôlier
fit irruption. "Qu'est-ce que vous faites ?".
"Je marche." répondit Lisa "Mais
vous claquez vos doigts", ajouta-t-il. "Bien?".
"Eh bien, ce n'est pas permis." (p. 24)
Prisonniers
illustres
À Santo-Stefano
fut détenu et tué l' anarchiste Gaetano
Bresci (voir ma page sur lui)
, de Prato , près de Florence , condamné à
la prison à vie pour le meurtre du roi d' Italie Humbert
Ier , mais assassiné le 22 mai 1901
, après peu de mois de son transfèrement dans le
pénitencier de l' île.
Un' autre victime de Santo-Stefano fut le jeune militant communiste
Rocco Pugliese ( voir ma page
sur lui ) , mort le 17 octobre 1930 , assassiné par les
geôliers , même si , selon une version officielle
, il mourut étouffé par la nourriture ou , d' aprés
un' autre version , encore moins croyable, se suicida.
Un autre détenu illustre fut Silvio
Spaventa et même le brigand calabrais Giuseppe
Musolino et le brigand lucanien Carmine
Crocco furent réclus à Santo-Stefano.
Le régime fasciste employa Santo-Stefano comme lieu de
détention pour les opposants politiques : entre eux , au-delà
du déjà mentionné Rocco Pugliese, on avait
Sandro Pertini , futur president de
la Republique de 1978 à 1985. En outre ils furent incarcérés
sur l' île les leaders communistes Umberto
Terracini , Mauro Scoccimarro
, Athos Lisa , et le socialiste Giuseppe
Romita (en suite Ministre de la République) , le bandit
anarchique Sante Pollastro e
Guido Sola , un jeune communiste de Bielle , ensuite envoyé
à mourir dans le sanatorium de Pianosa.
Même Ponza et Ventotene furent des lieux de détention
et relégation pour les antifascistes , et le nom de la
seconde île est toujours célèbre pour le Manifesto
di Ventotene , rédigé en 1941 par Altiero
Spinelli et Ernesto Rossi ,
confinés sur l' île , qui est considérée
un document de base de la future Union Européenne.
Des autres antifascistes réclus dans les Pontines furent
les communistes Giorgio Amendola ,
Luigi Longo , Walter
Audisio , Pietro Secchia , Camilla
Ravera , Giuseppe Di Vittorio
, Giovanni Roveda et Eugenio
Curiel , le dirigeant du Parti d'action Riccardo
Bauer et le socialiste Lelio Basso.
Les
sévices
Les pénitenciers
de l' époque fasciste étaient le théâtre
de sévices et vexations infligées aux détenus
, qui souvent se concluaient avec la mort des victimes , entièrement
à la merci de la brutalité de leurs gardiens , certains
de leur absolue impunité. Souvent les corps étaient
faits disparaître ou enterrés en mode anonyme et
d'habitude les familles n' étaient même pas informées.
Une des sévices plus communes en cas de protestations ou
insubordination était ce appelée "Sant'Antonio"
, avec une voix dérivée de l'argot des camorristes
: il consistait en faire irruption à l'improviste dans
la cellule , recouvrir la victime avec une couverture , et ensuite
la frapper durement à coups de pied , coups de poing ,
bastonnades ou avec les grosses clés des cellules. La couverture
servait pour ne faire reconnaître les agresseurs , pour
étouffer les cris de la victime et lui empêcher de
réagir , et même pour ne laisser pas de traces sur
le corps de la cible de la rossée , qui pouvaient témoigner
de l'agression. Selon l'anarchiste ligurien Giuseppe
Mariani , ancien détenu à Santo-Stefano , dans
ce pénitencier pendant les rossées on employait
même pas la couverture , vu que les gardes, certaines de
l'impunité , ne retenaient pas de devoir prendre quelque
précaution.
Rocco Pugliese mourut à Santo-Stefano , étranglé
ou bien tué à force de coups par les geôliers
; la rossée dont il fut victime est ainsi décrit
par Francesco Spezzano "après lui avoir jeté
sur la tête une couverture (...) ils le tuèrent à
bastonnades " et encore " ses cris désespérées
furent entendues longtemps par ses compagnons de réclusion
(...) lesquels , renfermés dans les autres cellules , ne
purent rien faire pour l'aider".
La mort des détenus pendant les rossées est par
contre ainsi décrite par Sandro Pertini futur Président
de la République , qui fut reclus à Santo-Stefano
de 1929 à 1930 , et en 1947 , élu député
de l'Assemblée Constituante , rappella : "... je
parle pour expérience personnelle (...) En prison , honorable
Ministre , se fait ceci : ils frappent un détenu ; sous
les coups le détenu meurt , et alors tous se préoccupent
et ne se préoccupent pas seulement les geôliers qui
ont frappé le détenu , mais aussi le directeur ,
le médecin , le chapelain et tous qui font partie du personnel
de garde. Et alors ils font ceci : dénudent le détenu
, l'accrochent à la grille et le font trouver ainsi suspendu.
Ensuite il vient le médecin et rédige un rapport
de mort pour suicide. Celle-ci fut la fin de Bresci. Bresci a
été frappé à mort , ensuite ils ont
accroché le cadavre à la grille de la fenêtre
de sa cellule de Santo-Stefano , où j'ai été
un an et demi".
Ugoberto Alfassio Grimaldi, en citant des témoignages de
détenus politiques, écrit de Bresci : "Ce
22 mai trois gardiens lui avaient fait le" Santantonio ":
c'est-à-dire on couvrait quelqu'un de draps et de couvertures
et ensuite on le frappait à mort ; le corps avait été
enterré, dans un lieu resté sans trace dans les
archives de Santo-Stefano , par deux bagnards envoyés expressément
d'un autre pénitencier et y reconduits tout de suite ;
le commandant du pénitencier avait été promu
et les trois gardiens avaient été récompensés".
Dans la même oeuvre on rappelle que l' assassinat des détenus
politiques dans les prisons fascistes n'était pas un cas
isolé , comme témoigné par les cas de Gastone Sozzi dans la prison de Pérouse
et de Romolo Tranquilli ,
le frère de l' écrivain Ignazio Silone , dans la
prison de Procida. L' édition clandestine de l' organe
communiste l'Unità
du 1er janvier 1929 rapporte les noms
des détenus communistes décédés ou
de toute façon souffrants dans les prisons fascistes. Adriano Ossicini décrit également
l' application du Santantonio dans la prison romaine de Regina
Coeli, pendant le fascisme.
Entre octobre 1860 et
janvier 1861 Santo-Stefano fut la siège de la soi-disante
République de Santo-Stefano , une espèce d'état
autogéré mis sur pied avec une révolte d'un
groupe de quelques centaines de camorristes ( mafieux de Naples
) détenus , affiliés au clan Bella Società
Riformata. La rébellion avait été facilitée
par le départ de la garnison bourbonienne en garnison dans
la prison , qui avait dû accourir à la défense
de Capua , devant la quelle les troupes de Garibaldi avaient mis
le siège.
Les camorristes se donnèrent des règles très
strictes que prévoyaient la peine de mort pas seulement
pour l' homicide , mais aussi pour le vol ou l' agression aux
gardes de prison. La république eut terme après
trois mois de sa naissance pour l' arrivée des matelots
du royaume d' Italie et la conséquente capitulation , sans
effusion de sang , des révoltés. Le procès
qui suivit , en 1866 vit seulement des légères condamnations
et beaucoup d'absolutions pour les rebelles.
Le pénitencier fut fermée définitivement
le 2 février 1965 , et en 1981 sur la porte d'entrée
a été posé une plaque
pour commémorer la détention de Sandro Pertini et
des prisonniers politiques réclus à Santo-Stefano
dans ses 170 ans d'activité.
L'
émeute de 1943
Du 14 au 18 novembre
1943 , une nouvelle émeute se produisit à Santo-Stefano
, due à la crainte de mourir de faim et de soif , suite
à l' abandon de l' île après l' armistice
du 8 septembre.
À partir de juillet 1943 , en fait , Santo-Stefano et ses
hôtes se trouvèrent dans une situation encore plus
précaire que d' habitude , pour l' interruption , d' abord
partielle , et ensuite totale , des ravitaillements , partagée
avec Ventotene et ses habitants et confinés,
Le 23 juillet 1943 , une escouade aérienne alliée
, composé peut-être de quatre avions américains
quadrimoteurs , avait largué des bombes de taille moyenne
à la mer , frappa le pénitencier , faisant un blessée.
Le 24 juillet 1943 , un bimoteur britannique Beaufighter torpilla
et coula le bateau à vapeur Santa
Lucia , qui reliait Naples aux îles Pontines , notamment
à Santo-Stefano , qui constituait la seule source d' approvisionnement
du pénitencier , causant 65 victimes.
Après l' armistice du 8 septembre , les Alliés libérèrent
les 49 prisonniers politiques , mais les 248 prisonniers de droit
commun furent laissés dans le pénitencier , et se
retrouvèrent abandonnés par le reste du monde et
dépourvu de ressources , surveillé seulement par
39 gardes.
Les réserves de nourriture s' étaient épuisées
et pour l' eau ils ne pouvaient compter que sur l' eau de pluie
, faute de toute source sur l' île. Les animaux restés
furent abattus et les rations de nourriture furent réduites,
en les intégrant avec des herbes récoltées
dans les champs de l' île, mais toutefois les hôtes
de Santo-Stefano se trouvèrent sur le bord de la famine.
La seule porte de sortie qui apparait aux détenus était
l' évasion. L émeute n' était pas donc
le résultat d' une longue préparation , mais un
acte désespéré pour ne pas mourir de faim
et de soif.
C'est ainsi que le 14 novembre , l' émeute éclata
sous l' impulsion de six détenus , dont Sante Pollastro
et Giuseppe Mariani , qui n' avait été libéré
par les alliés , en étant condamné pour un
crime commun , l attentat au théâtre Diana
de Milan en 1921 , qui causa la mort de 21 personnes.
Les émeutiers prirent en otage les geôliers , pris
au dépourvu , mais qui toutefois réagirent en tuant
l' un des détenus , Giuseppe Ligregni. Plus tard , ils
prirent également en otage le directeur De Paolis et les
civils , parmi lesquels les familles du personnel. Au cours de
l émeute , les insurgés brûlèrent
les archives administratives et les registres de la prison.
N' ayant pas de navires pour s' enfuir en masse, un groupe d'
émeutiers vogua jusqu à Ventotene avec quelques
otages , sur le bateau d' un fournisseur de la prison , qui avait
débarqué sur l' île et qui fut pris en otage
aussi. L 'intention était de négocier la remise
d un navire avec le quel atteindre Santo-Stefano pour y
embarquer les rebelles et emmenez-les ailleurs. L' île de
Procida est clairement visible depuis Santo-Stefano et la côte
tyrrhénienne de la péninsule n'est pas trop loin.
D' ailleurs , à Ventotene , les carabiniers , et ensuite
les soldats britanniques prirent le contrôle de la situation
, arrêtèrent Mariani et l' envoyèrent à
Santo-Stefano pour communiquer aux émeutiers l injonction
de capitulation , sous peine de bombardement de l' île.
Malgré la forte résistance de Pollastro , les prisonniers
capitulèrent , grâce à la persuasion de Mariani.
Eugenio
Perucatti
En juillet 1952 , le nouveau directeur Eugenio
Perucatti entra en fonction dans le pénitencier. Il
entreprit une révolution dans la relation entre la prison
et les prisonniers , grâce à son humanité
chaleureuse , qui le conduisit à créer des relations
étroites avec chaque prisonnier , en accordant une attention
particulière aux besoins de chacun , par exemple facilitant
les contacts et les rencontres avec les proches des condamnés.
Perucatti prenait grand soin de la formation professionnelle des
prisonniers, en tant qu'instrument de rédemption. La place
devant le bâtiment principal de la prison fut appelée
justement " piazza della Redenzione
". Perucatti également fit créer à Santo-Stefano
un terrain de football comprenant des tribunes et des vestiaires
, et un cinéma.
La politique d' ouverture envers les prisonniers valut à
Perucatti beaucoup de critiques de la part de ceux qui préconisaient
une approche intransigeante et sans concession et aucunes évasions
de prisonniers servirent d' excuse pour l' éloigner de
Santo-Stefano. En juillet 1960 , Perucatti fut transféré
+ diriger la prison de Turi , puis à Rome, dans un bureau
de la justice pour mineurs.
Pour mémoire , les évasions de Santo-Stefano eurent
lieu même après sa gestion , ce qui montre que ces
épisodes n' étaient pas le résultat d' une
trop grande permissivité , mais résultèrent
naturellement du désir des réclus de recouvrer leur
liberté.
Un
livre
En 2017, le journaliste Pier Vittorio
Buffa a publié chez Nutrimenti de Rome un livre, intitulé
" Non volevo morire così
- Santo Stefano e Ventotene. Storie di ergastolo e di confino
" ( " Je ne voulais pas mourir comme ça
- Santo Stefano et Ventotene. Histoires d'emprisonnement à
vie et de détention " ), qui raconte des histoires
de prisonniers de Santo Stefano et de confinés de Ventotene,
recueillies en grande partie à partir de leurs dossiers
conservés dans les archives, y compris celles de Santo
Stefano.
Aujourd'
hui
Le pénitencier a finalement été fermé
le 2 février 1965, et en 1981 une plaque
a été placée à côté du
portail d'entrée, puis déplacée dans l'allée,
pour commémorer la détention de Sandro Pertini et
des prisonniers politiques emprisonnés à Santo-Stefano
au cours de ses 170 ans d'activité.
Depuis la fermeture de la prison, l'île de Santo-Stefano
est abandonné, et cela a entraîné une dégradation
progressive des bâtiments , due à l'action des agents
atmosphériques , d' actes de vandalisme et de pillages
de plus de cinquante ans , souvent causés par des imbéciles
en quête de souvenirs.
Étant donné l immense importance historique
et architecturale du site , ont été promues plusieurs
propositions de réaménagement et de réutilisation
au fil des années, ainsi que des projets de reconversion
touristique et hôtelière.
Heureusement, ces dernièrs sont actuellement impossibles
à réaliser , car l' île , y compris la prison
, constitue un bien culturel restreint et fait partie d' une Réserve
Naturelle Nationale. Même l' amarrage est interdit sur plus
de la moitié du littoral.
Avec le décret du ministre du patrimoine culturel et environnemental
du 14 mai 1987, le complexe «Ergastolo di Santo-Stefano»
a été déclaré bien particulièrement
important, conformément à la loi du 1er juin 1939,
no 1089, relative à la protection d'objets d'art et d'intérêt
historique. Avec le décret du ministère de l'Environnement
du 11 mai 1999, a été créée la réserve
naturelle «îles Ventotene et Santo-Stefano».
Ventotene est le siège du Centro
di ricerca e documentazione sul confino politico e la detenzione
isole di Ventotene e Santo-Stefano (Centre de recherche
et de documentation sur l'assignement à résidence
politique et la détention - îles de Ventotene et
Santo-Stefano), créé par la municipalité
de Ventotene, l'Université de Milan, l'Institut National
Parri et des historiens locaux, pour promouvoir l'étude
de l'histoire contemporaine et la sociologie de la peine. Le Centre
organise des conférences, des parcours pédagogiques
et didactiques, tels que les Voyages de la Mémoire, pour
valoriser le patrimoine documentaire sur la détention et
l'internement, en particulier dans les petites îles italiennes.
Le Centre organise des conférences, des parcours pédagogiques
et didactiques, tels que les Voyages de la Mémoire, pour
valoriser le patrimoine documentaire sur la détention et
l'internement, en particulier dans les petites îles italiennes.
Le centre s'occupe également de la promotion des principes
fondateurs de l'idée européenne, contenus dans le
Manifeste de Ventotene écrit par Altiero Spinelli, Ernesto
Rossi et Eugenio Colorni.
Le complexe de bâtiments pénitentiaires appartient
à l' État , tandis que le reste de l' île
appartient à un citoyen privé. Un obstacle commun
à tous les types de projets est le manque de débarcadères
, ce qui rend le débarquement difficile , et rend presque
impossible le déchargement des marchandises.
En septembre 2018, 70 millions d' euros , alloués en 2016
par le gouvernement de l'époque pour la transformation
de la prison en centre d hautes études politiques
, sont bloqués , y compris des fonds européens.
En septembre 2018 , l' île a été ouverte aux
visites guidées menées par Salvatore Schiano di
Colella , un connaisseur profond et passionné du site ,
mais les visites se sont terminées le 30 septembre et ont
été reprises en été automne 2019.
Derniers
développements
À partir de 2020, redémarrait le projet de récupération
de Santo Stefano. Par décret du Président de la
République du 28 janvier 2020, Mme Silvia Costa a été
nommée "Commissaire extraordinaire du Gouvernement
pour le redressement et la valorisation de l'ancienne prison des
Bourbons sur l'île de Santo-Stefano-Ventotene" (site web). La
charge a ensuite été renouvelé pour un an.
Le 18 de décembre de 2020, un document stratégique
pour le "Projet Ventotene - pour le redressement de la prison
de Santo Stefano" a été présenté
à Rome, en présence, entre autres, du Ministre pour
les Biens et Activités culturels et du Tourisme, Dario
Franceschini et le ministre de l'Italie du Sud et de la Cohésion
territoriale, Giuseppe Provenzano.
Le projet est basé sur les 70 millions d'euros déjà
alloués par le CIPE,
comprend Santo Stefano et Ventotene, et prévoit un contrat
de développement institutionnel (CIS), signé en
août 2017, avec Invitalia
en tant que organe d'exécution, fondé sur un développement
soutenable et intégré de l'île, sur le renforcement
de la conscience européenne, pour la récupération
d'un patrimoine culturel extraordinaire, à travers des
partenariats, des accords-cadres, des protocoles avec des universités,
des archives, des centres de recherche italiens et européens
pour créer un plan d'activité et recherche culturelle
et formative.
Les travaux regarderont le redressement, la préparation
et la réutilisation du Panopticon, du corps de garde, des
tours, de la maison du directeur, des autres bâtiments,
des débarcadères et du cimetière. Les travaux
débuteront d'ici à juin 2021 et le concours international
de projets pour l'ensemble du complexe sera lancé peu de
temps avant. Les travaux seront achevés d'ici 2025 (avec
mise en sécurité mi 2023); la récupération
et la réutilisation de l'ancienne maison du directeur seront
achevées en mai 2023; la construction et l'adaptation des
débarcadères en octobre 2022. Le Musée démarrera
avant même 2025, et il sera toujours ouvert aux visiteurs
pendant la construction; à partir de la mi-2023, pourront
débuter de nombreuses activités liées à
la formation et aux conférences. L'ensemble du projet sera
pleinement opérationnel en 2026.
La visite de la prison sera l'un des points clés, et dans
le musée, avec la disponibilité d'une application
de réalité augmentée, il sera possible de
visiter des sections dédiées au projet architectural
original, à la vie carcérale et au projet Perucatti,
aux politiques de l'Union européenne de soutien à
la démocratie, à la liberté d'expression
et aux droits de l'homme. Ils sont attendus environ 36 000 visiteurs
annuels, ainsi que 30 événements et spectacles par
an, avec environ 5 400 spectateurs payants par an.
Le 21 de décembre de 2020, la commissaire extraordinaire
Costa, et le directeur de la Bibliothèque centrale nationale
de Rome (BNCR), Andrea De Pasquale, ont signé un accord
pour la recherche bibliographique de documents importants et leur
numérisation, métadatation et importation dans l'écrin
numérique de la Bibliothèque (site
web), à partir duquel ils seront mis à disposition
sur un portail unique d'accès.
La commissaire Costa a rencontré le directeur de la prison
de Cassino, où a été transférée
une partie des archives historiques de l'ancien pénitencier
de Santo Stefano après sa fermeture en 1965, et a accepté
de transférer les archives survivantes des prisonniers
aux Archives
d'État de Latina, pour leur placement, classification
et numérisation.
L'île de Santo Stefano sera également accessible
par fibre optique, selon un plan qui apportera l'ultra haut débit
dans les zones du pays où les opérateurs privés
ne trouveraient pas leur compte à investir.
Il sera créé un point d'information, pour accueillir
ceux qui débarqueront à Ventotene, un espace où
seront affichées images, photos et actualités sur
l'avancement des travaux et la possibilité de visiter le
site. Une exposition photographique avec des images de Santo Stefano
avant le début des travaux sera ouverte au public début
mars 2021 dans un site de Rome.
Le 17 janvier 2022, le gouvernement italien, présidé
par Mario Draghi, a décidé
de nommer le "Projet Ventotene - pour le redressement
de la prison de Santo Stefano" en mémoire de David
Sassoli, président du Parlement européen, pro-européen
et partisan du projet, décédé soudainement
le 11 janvier 2022.
Du 24 janvier au 22 avril 2023 aux Archives d'État de Naples,
eut lieu l'exposition "Isolamenti. Viaggio tra i documenti
di archivio delle isole carcere di Santo Stefano, Ventotene e
Procida in epoca Borbonica (1770-1860)" ("Isolations.
Un voyage à travers les documents d'archives des îles-prison
de Santo Stefano, Ventotene et Procida à l'époque
de la Maison de Bourbon (1770-1860)", organisé
par Candida Carrino, directeur des archives et par Anthony Santilli,
référent des archives historiques de Ventotene et
Santo Stefano.
L'Association
Le 8 février 2016 a été créée
lAssociazione
per Santo Stefano in Ventotene à but non lucratif,
pour promouvoir des initiatives visant la récupération,
la mise en valeur et le mode d'utilisation de l'ancienne prison
et des bâtiments connexes, estimant que cet endroit, comme
un symbole de la mémoire collective italienne et du processus
de construction de l'identité nationale, doit être
sauvée de la dégradation qui a suivi sa fermeture
en 1965, la restituant au patrimoine historico-artistique italien
et l'attribuant à des initiatives permanentes qui permettent
son utilisation et sa jouissance aux visiteurs, savants et chercheurs.
Information
Pour toute information sur la possible réouverture du site
, on peut essayer de contacter:
- le Museo
Storico Archeologico di Ventotene ( Musée Archéologique
Historique de Ventotene ) : téléphone +39.0771.85345
( pendant les heures d' ouverture , variables , à vérifier
).
Ou bien
- la commune
de Ventotene, aux adresses suivantes :
Courrier
ordinaire : Comune
di Ventotene Piazza Castello, 1 - 04020 Ventotene (LT) - Italie
Téléphone
: +39.0771.85014
Fax: +39.0771.85265
PEC
Courriel certifié (uniquement de l' Italie) : protocollo@pec.comune.ventotene.lt.it
Site
Web : http://www.comune.ventotene.lt.it/hh/index.php.
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http://www.terreprotette.it/tp2/106;
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Sur les anarchistes
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Le due città (Les Deux Villes), revue de l' administration
pénitentiaire n. 5 An VIII mai 2007 http://www.leduecitta.com/articolo.asp?idart=1971;
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